dimanche 25 mai 2014

Erlen Meyer - Eponyme

Une immersion dans les profondeurs de la musique d'Erlen Meyer peut dérouter l'auditeur car ce combo aux multiples facettes dégage une lourdeur surprenante, oppressante et malsaine.
Et je dois bien avouer que le contenu proposé par ces limougeauds m'a laissé un brin perplexe et que plusieurs écoutes m'ont été nécessaires pour rentrer dans cet album. Le choix des textes en français est courageux, il faut noter également une belle qualité d'écriture et à travers les mots, ils rendent ainsi un hommage à Agatha Christie et à l'univers d'Alfred Hitchcock. Malheureusement, on a l'impression parfois que le serpent se mord la queue et malgré le talent certain de ces musiciens, les structures sont difficiles d'accès et une certaine redondance se fait ressentir. La différence d'un titre à l'autre est minime et va paraitre plutôt indigeste aux oreilles sensibles. Cependant subsistent quelques passages plutôt intéressants et parfaitement retranscrits. L'identité sonore du quintet n'est pas à remettre en cause car leur musique vous enrobe de manière hypnotique et lancinante mais elle s'adresse à un public averti et bien ciblé.
Un opus à écouter à dose homéopathique et si possible avec les paroles pour apprécier pleinement les mouvements musicaux.
 
 
2,5/5
 
arno Jaffré

Oil Carter - Quiet Strength


Inutile de chercher une base scientifique à cet album, dès le début de ce "Quiet Strength" le ton est donné et on sait déjà que ça va tabasser sévère !
Les groupes de southern métal ne manquent pas en la matière mais les bons en revanche ne se bousculent pas au portillon. Question originalité, on repassera bien évidemment, les varois n'ayant pas encore complètement coupé les ponts avec la bande à Phil Anselmo (Pantera, Down, Superjoint Ritual...) mais ils ont pris la peine de peaufiner leurs compositions avec soin. Les relents sudistes sont bien présents, tiennent la distance et certains refrains restent direct en tête dès la première écoute, ce qui est toujours bon signe. Ils nous prouvent avec arrogance qu'ils maitrisent totalement leur sujet surtout lorsqu'il s'agit de nous proposer un son aussi saignant, direct et viril. Nombreux sont les groupes à plomber leur potentiel musical en accueillant un vocaliste n'ayant pas le niveau...Oil Carter ne risque pas de tomber dans ce travers avec Kriss, sa voix chaude et puissante étant un véritable atout. Le tout épaulé par une superbe section rythmique ayant le groove d'un diplodocus et chargé au maximum en testostérone. Une fois que l'on a balisé le terrain et histoire d'approfondir l'analyse, impossible de ne pas penser aux américains de Texas Hippie Coalition ou aux italiens de Tombstone Highway. Tout comme eux, Ils font cracher les amplis avec une maturité déconcertante et une énergie adolescente.
Une rafale de neuf titres percutants contenant des riffs poussiéreux assénés avec précision et qui sentent la poudre. Bud Spencer peut en être fier...
 
 
4,5/5
 
arno Jaffré

mercredi 21 mai 2014

Red Mourning - Where stone and water meet


Plutôt inhabituel dans le monde de plus en plus formaté du métal, les parisiens de Red Mourning intègrent une multitude d'éléments dans leur musique dont l'harmonica et la slide guitar.
De quoi apporter beaucoup de personnalité aux morceaux et créer une alchimie caractéristique qui est même leur marque de fabrique. Le terme "Red Mourning" faisant référence à la couleur du deuil des esclaves du delta du Mississippi, il n'est donc pas surprenant de retrouver quelques interludes issues des champs de coton. En forme olympique, ils nous proposent une grande variété dans les titres et la production assurée par Francis Caste (Bukowski, The Sticky Boys, The Arrs...) valorise la violence mesurée de chacun des riffs. Le chant est parfaitement maitrisé et le groupe répand à travers ses compositions un charme que eux seuls délivrent dans cet univers musical. On s'enfonce parfois directement dans la mangrove avec des atmosphères poisseuses et bluesy et l'ambiance générale est brumeuse, moite et mélancolique. Leur premier album "Time To Go" sorti en 2008 n'était pas passé inaperçu, le second "Pregnant with promise" (2011) encore moins et leur troisième livraison devrait faire parler d'elle.
Musicalement une belle réussite et de quoi compléter de fort belle manière leur discographie.
 
 
4/5
 
arno Jaffré

lundi 12 mai 2014

Doro - Raise your Fist, 30 years anniversary édition

Unanimement respectée, Doro Pesch s'offre un album de reprises en forme de clin d'œil pour illustrer le 30ème anniversaire de sa longue carrière. Le charme vocal de notre belle allemande ne suffit pas toujours et les titres qui figurent sur cet opus ne produisent pas l'effet escompté et sont, il faut bien le dire, sans grand intérêt. On peut tolérer un écart malencontreux d'un point de vue qualitatif et on a connu la belle amazone beaucoup plus inspirée dans le registre mais ni son charisme naturel et son physique avantageux ne sauve en rien cet album bien médiocre. L'exercice de la reprise peut s'avérer délicat et il suffit d'écouter entre autre "Babe I'm Gonna Leave You" de Led Zeppelin ou bien "Nothing Else Matters" de Metallica pour se rendre compte de l'étendue des dégâts. Un vrai crime discographique tout simplement et de quoi mettre toute la région Ile de France en arrêt maladie !!! A conseiller aux hyper, super méga fan de l'ex-Warlock qui n'ont pas peur de saigner des oreilles. Dans la catégorie "Milf Métal" Lita Ford et Joan Jett s'en sortent beaucoup mieux sans aucun problème et ce n'est pas "It Still Hurts" chanté en duo avec Lemmy qui me fera changer d'avis !
 
 
2/5
 
arno Jaffré