mardi 29 juillet 2014

Manu Lanvin & the Devil Blues - Son(s) of the Blues

En musique, aller à l'essentiel est souvent gage de réussite. Et ça, Manu Lanvin l'a bien compris. Ce guitariste / chanteur qui a croisé la route de Bernie Bonvoisin, Paul Personne ou bien Calvin Russel se paye un aller-simple au pays du blues et nous plonge direct dans son univers.
Sa musique est urbaine, électrique et transpire l'authenticité, la sueur et le moite comme après l'ouragan Katrina. La scène blues francophone s'est trouvé un nouvel ambassadeur plein de fougue et avec un charisme certain (Fils de Gérard Lanvin, ceci expliquant cela). Musicalement impeccable, il nous déroule douze chansons de premier ordre joliment séquencées qui donne à l'album une fluidité étonnante. On sent une mécanique bien huilée et les influences d'Outre Atlantique sont évidentes. Il est né pour ça c'est certain et le fait d'une manière irréprochable. Il possède une énergie qu'il arrive à canaliser et qui semble sur le point d'exploser à tout moment...et passer du français à l'anglais ne le dérange nullement. Avec cet album enregistré entre Paris et Memphis (avec la complicité des excellents Devil Blues soit Jimmy Montout à la batterie et Gabriel Barry à la contrebasse), il nous démontre que l'on peut trouver un équilibre parfait entre influences et créativité. Un moment de pur plaisir octroyé par un gars qui joue de la musique en toute simplicité avec une dextérité et une facilité déconcertante. Gageons que le bouche à oreille va fonctionner et donner un peu plus de visibilité à cet artiste si talentueux.
Il se passe des choses en France dans ce style de musique, sachez le ! Et comme une bonne chose n'arrive jamais seule, il est en tournée actuellement. A vos agendas !
 
 
4/5
 
arno Jaffré

lundi 21 juillet 2014

American Dog - Neanderthal

Malgré que leur style musical soit vu et revu, on attend toujours avec une certaine impatience une nouvelle livraison d'American Dog. Comme le disait le très regretté Pierre Desproges : "Etonnant non ?"
Sans varier leur formule d'un pouce (ou très peu), ils vont droit à l'essentiel et dès les premières notes, aucune ambiguïté sur le nom du groupe. Quoiqu'il en soit, il faut bien reconnaitre aux américains un réel savoir faire pour composer des titres qui incitent à taper du pied et à se bouger les reins. Le combo de Colombus, Ohio ne nous épargne pas une petite lassitude en deuxième partie de galette mais les riffs sont toujours aussi gras et les bons titres pullulent. Michaël Hannon aboie toujours aussi fort, Vinnie Salvatore et Steve Theado se complètent à merveille et Michaël Harris à la batterie est affuté comme jamais. C'est brut de décoffrage, à prendre ou à laisser. L'esprit de meute est bien présent et ils restent cohérents dans leur démarche de nous laisser des acouphènes jusqu'au mois d'après. Les thèmes sont toujours aussi philosophiques et sont joliment illustrés des mots "Pussy" et "Dog", deux mots qui reviennent régulièrement avec finesse et bienveillance. American Dog fait du American Dog et c'est très bien comme ça ! Rustique, authentique et les burnes bien accrochés, ce groupe est capable de préserver sa spontanéité, sans pour autant se laisser déborder par son enthousiasme. Pourvoyeur de bonne humeur, ils s'émancipent de plus en plus de leurs glorieux ainés (Motörhead, AC/DC...) et accouchent d'un album conforme à leur cahier des charges: direct, rocailleux et sans fioritures. Un très bon cru assurément et un opus qui s'écoute d'une traite. Entre deux morsures, ils nous proposent même une relecture électrique réussie du "Dog Eat Dog" de Ted Nugent. A noter aussi que la pochette a été réalisée par Frank Frazetta (Molly Hatchet, Nazareth...). On a la classe ou on ne l'a pas ! 
En cette période estivale, je dois bien avouer que je n'ai pas encore trouvé mieux pour me dégourdir les oreilles...et si vous n'aviez pas fait depuis bien longtemps une overdose de rock & roll, vous allez être servis !
 
 
4,6/5

arno Jaffré 

mardi 15 juillet 2014

Kerozen - All We Need Is...

Partant sans doute sur le principe que leurs fans vont venir d'horizons divers et variés, Kerozen a souhaité mettre en avant cette pluralité en nous concoctant un premier album allant dans ce sens. Cela va se traduire par des titres bien différents qui représentent plusieurs facettes bien distinctes du groupe. 
Dès les premières notes, ils nous laissent espérer une piqûre d'adrénaline en intraveineuse et les diverses harmonies permettent au chant de s'imposer de fort belle manière. Leurs expériences respectives pèsent dans la balance et leur musique en constante évolution est toujours bien écrite. Un mélange subtil de puissance et de mélodie d'une redoutable efficacité. Ce groupe atteint un niveau de musicalité vraiment intéressant ainsi qu'une maturité indéniable et le mixage/mastering assuré par Fred Duquesne (Bukowski, Mass Hysteria, Empyr...) y est pour beaucoup.
Les refrains vous restent facilement en mémoire et le plaisir s'accroit au fil des écoutes. Les titres pêchus et les power ballades s'enchainent sans temps mort et on ne peut résister de chantonner quelques refrains et de taper du pied. Kerozen garde un style somme toute assez classique mais bien défini et reconnaissable. La paire rythmique, tout en restant discrète, fait du très bon boulot et s'il manque à cet opus un brin de folie, il s'avère assez spontané pour laisser loin derrière des wagons de groupe sans lendemain.
"All We Need Is..." dispose d'un très bon son permettant d'apprécier à sa juste valeur ce groupe et une technicité qui mérite d'être soulignée. Ils injectent les bonnes doses et une série de riffs bien rock pour nous proposer une musique solide, mélange de rock US et de hard rock old school teinté d'une voix excellente. "Forgive Me", un des meilleurs morceaux de l'album est hyper efficace et la voix de Blandine (en guest sur ce titre) ne laissera personne insensible.
Le fort potentiel dégagé par cet opus, déjà riche en hymnes, plaira sans nul doute aux amateurs du genre et à ceux qui apprécient les mélodies accrocheuses. Le chainon manquant entre les Guns 'n' Roses et Avenged Sevenfold tout simplement ! 
 
 
4,5/5
 
arno Jaffré  

mardi 1 juillet 2014

Smoking Kills - Let it Burn

Tu es du genre à penser que cela ne sert à rien de gueuler comme un putois pour être convaincant ? Que le Rock, c'est bien quand il y a du Blues dedans ? Et bien la solution, c'est peut-être Smoking Kills qui va te l'apporter !
A l'écoute de cet EP 5 titres, on se rend compte que ces mecs ont tout compris...tout compris au genre qu'ils honorent. La musique de ce groupe originaire de Belfort peut paraitre archi-classique, et elle l'est indubitablement, mais sans innover forcément ils conservent l'esprit Blues avec le son d'aujourd'hui. Ils remettent au goût du jour la richesse musicale d'une époque révolue qui est celle qui les inspire le plus profondément. "Let it Burn" possède l'assurance tranquille de musiciens sincères et connaissant sur le bout des doigts leurs classiques. Assumant leurs racines tout en y ajoutant une énergie bien actuelle, ces cinq compères font du bon boulot...chacun à leur poste. Le groupe sait profiter de ses atouts et nous propose du Blues-Rock bien rythmé et fédérateur. La production excellente, laisse tout loisir à l'auditeur de se délecter de ce travail bien fait, carré et pro. L'ensemble transpire le swing, le tempo est précis et passé l'ultime morceau, les lascars nous abandonnent sur le bas-côté de la route avec l'envie de les réécouter dans la foulée.
Au final, le pari est réussi, l'équipe enfile avec classe les titres et je vois là la bande-son idéale pour prendre la nationale au volant d'une vieille Cadillac.
 
 
4/5
 
arno Jaffré