Malgré que leur style musical soit vu et revu, on attend toujours avec une
certaine impatience une nouvelle livraison d'American Dog. Comme le disait le
très regretté Pierre Desproges : "Etonnant non ?"
Sans varier leur formule d'un pouce (ou très peu), ils vont droit à
l'essentiel et dès les premières notes, aucune ambiguïté sur le nom du
groupe. Quoiqu'il en soit, il faut bien reconnaitre aux américains un réel
savoir faire pour composer des titres qui incitent à taper du pied et à se
bouger les reins. Le combo de Colombus, Ohio ne nous épargne pas une petite
lassitude en deuxième partie de galette mais les riffs sont toujours aussi gras
et les bons titres pullulent. Michaël Hannon aboie toujours aussi fort, Vinnie
Salvatore et Steve Theado se complètent à merveille et Michaël Harris à la
batterie est affuté comme jamais. C'est brut de décoffrage, à prendre ou à
laisser. L'esprit de meute est bien présent et ils restent cohérents dans leur
démarche de nous laisser des acouphènes jusqu'au mois d'après. Les thèmes sont
toujours aussi philosophiques et sont joliment illustrés des mots "Pussy" et
"Dog", deux mots qui reviennent régulièrement avec finesse et bienveillance. American Dog
fait du American Dog et c'est très bien comme ça ! Rustique, authentique et les
burnes bien accrochés, ce groupe est capable de préserver sa spontanéité, sans
pour autant se laisser déborder par son enthousiasme. Pourvoyeur de bonne
humeur, ils s'émancipent de plus en plus de leurs glorieux ainés (Motörhead,
AC/DC...) et accouchent d'un album conforme à leur cahier des charges: direct,
rocailleux et sans fioritures. Un très bon cru assurément et un opus qui
s'écoute d'une traite. Entre deux morsures, ils nous proposent même une
relecture électrique réussie du "Dog Eat Dog" de Ted Nugent. A noter aussi que
la pochette a été réalisée par Frank Frazetta (Molly Hatchet, Nazareth...). On a
la classe ou on ne l'a pas !
En cette période estivale, je dois bien avouer que je n'ai pas encore
trouvé mieux pour me dégourdir les oreilles...et si vous n'aviez pas fait depuis
bien longtemps une overdose de rock & roll, vous allez être servis !
4,6/5
arno Jaffré
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