dimanche 31 mai 2015

DEEP PURPLE - Long Beach 1971


Depuis quelques mois, Deep Purple via sa maison de disque EarMusic dépoussière ses archives et nous propose quelques-uns de ses concerts les plus mythiques. Bien que Made In Japan soit considéré par certains comme l'un des meilleurs albums live de tous les temps, il ne faut surtout pas oublier que les anglais ont été très productifs et nous ressortent quelques pépites issues pour la plupart de leurs premières années. 
Ce Long Beach 1971 enregistré le 30 juillet de la même année alors qu'ils effectuaient la première partie de Rod Stewart and The Faces est de ceux qui font rentrer un groupe dans la légende. Ce concert a bénéficié comme le reste de la série d'un remastering bien mérité et au delà de l'aspect historique, ce qui surprend d'emblée, ce sont les improvisations endiablées et l'énergie déployée.
Sur ce disque : Speed King, Child In Time (issus du 33 tours Rock sorti un an auparavant), Strange Kind Of Woman (uniquement sorti en 45 tours à l'époque) et Mandrake Roots (de l'opus Shades Of Deep Purple). Pas de Smoke In The Water ou de Highway Star allez-vous me dire ? Et non tout simplement parce qu'à ce moment là, ces tubes interplanétaires n'avaient pas été encore composé. Transcendés, ces quatre chansons sont rallongés à grands coups de solos et chaque musicien se donne à fond pour offrir un spectacle de qualité. Si certains live sont déjà connus des amateurs de bootleg et des fans de la formation britannique, inutile de préciser qu'ils y prêteront quand même une oreille attentive.
La plupart des titres ont subi un lifting à partir des enregistrements originaux (sans overdub), ce qui les rend réellement intéressant à (ré)écouter. Puissance, cohésion, inspiration...tout y est ! L'émotion est aussi bien présente en écoutant le regretté Jon Lord et son clavier reconnaissable entre mille. Son jeu et ses compositions ont influencé par la suite toute une génération d'artistes de renom et c'est un témoignage plus qu'intéressant qui nous est proposé d'entendre ici.
The officiel Deep Purple (Overseas) Live Series est composé d'autres concerts inédits ou pas (avec notamment Stockholm 1970 / Copenhagen 1972 / Live In Paris 1975 / Graz 1975...) qui trouveront facilement leur place dans votre collection.
Les dinosaures du rock n'ont pas encore dit leur dernier mot et c'est tant mieux pour nous. Et dire que les premiers Black Sabbath vont être réédités dans les semaines qui viennent...j'en salive d'avance !

Line-up : Ritchie Blackmore / Ian Gillan / Roger Glover / Jon Lord / Ian Paice.


lundi 25 mai 2015

ELECTRIC MIND MACHINE - Eponyme


La musique possède-t-elle des vertus médicinales et thérapeutiques ? Si les docteurs et autres spécialistes jetaient une oreille sur ce premier album d'Electric Mind Machine, ils seraient tentés de répondre oui !
De la musique qui résonne dans nos têtes lors d'évasions motorisées sur la côte Ouest de Los Angeles, quand il n'y a pas de son, ni rien d'autre pour polluer notre esprit. Dit comme ça, on imagine une plongée dans un vide intersidéral mais ce serait porter une faible considération aux forces harmonieuses de notre cerveau, qui opèrent d'eux-mêmes un tri sélectif pour ne garder en mémoire que le meilleur.
Ce duo composé de la chanteuse Sara Loera et du guitariste Kenneth Wessel nous propose un cours intensif de rattrapage et se réapproprie un héritage sixties dont leurs propres parents n'ont sans doute jamais mesuré l'impact originel.
Fabuleux agencement fait d'orgue vintage, d'une rythmique en béton et d'une guitare passant d'un registre rock garage à un psychédélisme corrosif, les deux acolytes nous font remonter le temps tout en interceptant une foule d'éléments au passage et leur principale force est d'associer autant de clichés sans étioler leur identité.
Les références ouvertement affichées par Electric Mind Machine sont difficilement contestables, fidèles à l'esprit libre et aventureux de leurs ainés. Les américains se sont donc lancés dans une série de morceaux où s'entrecroisent trip rétro, influences diverses et le groupe se montre très à l'aise pour caser des refrains mélodiques et accrocheurs, chose que certaines formations oublient souvent de faire, privilégiant la rock & roll attitude.
La guitare fuzz est bien entendu de rigueur pour retranscrire aussi fidèlement que possible l'ambiance de l'époque et ils semblent avoir trouver la bonne recette qu'ils pourront nous resservir sans problème. Toutes les pistes juxtaposées les unes derrière les autres paraissent ne faire qu'une et la morosité ambiante a vraiment du souci à se faire.
La virtuosité dont font preuve ces californiens est à la fois impressionnante et envahissante. Entrainés par un enthousiasme démonstratif et collectif, ils divaguent entre chant sexy, pointe psychédélique et l'orgue Farfisa fusionne totalement avec le reste donnant une dimension toute particulière à l'ensemble.
Sans avertissement, Electric Mind Machine nous happe dès leur première sortie et il me parait vraiment impossible d'y résister. Un opus qui possède une force d'attraction, comme une série policière kitsch dont l'intrigue nous fascine et que l'on ne peut s'empêcher de regarder.


mercredi 20 mai 2015

THE LILIX & DIDI ROCK BAND - Autre Chose A Faire Le Soir


Ce n'est pas parce qu'on a que 12 ans qu'on n'a pas le droit de faire du Rock 'n' Roll ! Ok voyons de plus près ce que ces jeunes musiciennes ont à nous proposer !
La première chose que je remarque, c'est que la pochette est signé Franck Margerin. Premier bon point. La deuxième chose, c'est qu'ils ont pour les accompagner Lionel Ris, guitariste émérite d'Alexx & Mooonshiners. Deuxième bon point. Pour terminer, c'est qu'ils reprennent volontiers Bo Diddley et jouent en live Pink Floyd (Confortably Numb) ou bien Status Quo (Caroline). Troisième bon point.
Des jeunes rockeuses qui ont du goût et qui sont passé à travers toute la daube (et je pèse mes mots) que l'on entend régulièrement à la radio. 12 ans pour faire du rock, n'est ce pas un peu jeune ? Sûrement pas vont vous répondre Lilix (Basse, batterie, chœurs) et Didi (Chant, batterie, basse). 
Leur passion parait en tout cas intacte, leur démarche sincère et les filles (très bien entouré il faut bien le dire) s'en sortent plutôt pas mal. Malgré que l'ensemble sonne tout de même très scolaire (ce premier album est issu d'un projet pédagogique), il se laisse écouter volontiers et nous redonne de l'espoir en la jeunesse, qui ne se laisse pas forcément dicter ses goûts et ses choix.
Autre chose à faire le soir...ok mais faire de la musique rock plutôt que de regarder ces émissions de téléréalité qui abrutissent et lobotomisent, moi je dis un grand OUI. Et si c'est pour nous pondre un album de ce genre ensuite, on ne peut qu'encourager ces jeunes filles à persévérer et à s'améliorer (surtout au niveau du chant).
C'est frais et pour rester cohérent jusqu'à la fin, ils invitent Didier Wampas (pas connu non plus pour ses performances vocales) sur le titre J'ai avalé une mouche issu de son propre répertoire. Et dire qu'elles auraient pu tomber sous le charme de One Direction, Taylor Swift, Soprano, Rihanna...ça fait peur non ?   


dimanche 17 mai 2015

X SYNDICATE - Dead Or Alive


Les femmes ont prouvé avec talent qu'elles pouvaient parfaitement se passer de la gente masculine pour faire parler la poudre (on pense notamment à Girlschool, Vixen, L7, Crucified Barbara...) et le sexe fort porte aujourd'hui des pantalons moulants et une crinière blonde/brune abondante.
En matière de rock et de lutte des sexes, on peut donc désormais compter sur quelques formations entièrement féminine digne de ce nom et qui ont une place à se faire en dehors des formations dites symphoniques.
De retour après 14 ans d'absence (!) X Syndicate nous propose avec ce Dead Or Alive un équilibre parfait entre puissance et mélodie et une musique authentique sans concession. Bénéficiant d'un son résolument heavy, tout en préservant une sensibilité toute féminine, ces 12 titres présentent une respectabilité certaine et une globalité sonore qui vaut que l'on s'y attarde.
De prime abord, cette galette parait assez conventionnel au regard du nombre de titres et de leur durée mais ce serait mal connaitre ces demoiselles qui d'une intégrité à toute épreuve vont nous en faire baver.
Pas originale pour un sou mais foutrement directe, on se laisse embarquer par leur musique de pittbull (mélange de hard-punk-hardcore) et on se laisse également volontiers fracasser par ce déluge de décibels.
Propulsé par un son de batterie bien en place (Alex ? Merde un homme !) et étoffé par un chant rugueux et révolté, le tout s'écoute avec plaisir en raison du tempo enlevé et des rythmiques entrainantes. Les riffs des guitares sont millimétrés et apportent la hargne et la rage nécessaire pour que l'on s'en prenne plein les gencives.
C'est vivifiant, bien produit, les refrains à chanter sous la douche sont nombreux et la production massive vient parachever l'ensemble, faisant de cette nouvelle production un bloc dont aucun morceau ne se dégage vraiment, renforçant ainsi l'impression d'un uppercut bien placé.
Dynamique, Dead Or Alive est un album à prendre très au sérieux et les quelques pistes un peu plus anecdotiques qui le parsèment, n'empêchera pas cet opus de s'imposer. Avec leurs chansons qui réussissent à séduire un peu plus après chaque écoute, X Syndicate peut envisager une suite avec optimisme.    

jeudi 14 mai 2015

[Preview] ARCANIA + ONE WAY MIRROR + WAR MACHINE - Salle Quart' Ney, Angers (49) le 22 mai 2015.


Organisé conjointement par les associations Holster Rock et UL3SONS, cette soirée placée sous le signe du riff et de la distorsion est à noter absolument sur votre agenda et ceci pour plusieurs raisons :

Après avoir croisé la route de Testament, Kreator, Epica, Obituary, Gojira...et avant de partir assurer les premières parties des américains d'Exodus, le groupe ARCANIA semble fin prêt à nous démontrer que leur réputation n'est pas usurpée et ils seront là pour nous déchausser les dents sans anesthésie locale. Leur force de frappe est similaire à la baffe que tu prends en pleine poire par ta femme lorsque tu louches d'un peu trop près ta voisine de palier. Tu vois l'impact ou pas ? Vulgar Display Of Power !


 
ONE WAY MIRROR que l'on a pas vu sur scène depuis plusieurs mois maintenant viendra défendre son nouvel album Capture sorti en début d'année. Quand on connait le talent individuel de ces cinq musiciens, il ne fait aucun doute qu'ils n'auront aucun mal à nous convaincre et qu'ils ne se déplaceront pas pour coller des gommettes. Il me parait aussi salutaire de vous prévenir que les gars boivent autant qu'une centaine de bavarois à la fête de la bière. Attention donc de ne pas les croiser au bar !


 
Les influences de WAR MACHINE vont de Motörhead à Black Label Society en passant par Down ou Pantera. Ces adeptes du DIY (Do It Yourself) ont bien l'intention de vous botter le cul et vous invitent de bon cœur à une soirée parpaing. Précision importante, il se peut que cela soit une des dernières apparitions de Tom au chant qui s'envolera d'ici peu vers l'Australie, le pays qui a vu naitre Crocodile Dundee (C'est pas rien quand même). Voilà qui promet une soirée bien agitée. Ami(e)s du gras, de la côtelette grillée et la Duff Beer, soyez les bienvenus !


 
Infos et réservations : https://www.facebook.com/events/1421345911502846/

 

[Interview] ONE WAY MIRROR - Mai 2015


Entretien avec Franck Potvin, guitariste de One Way Mirror qui nous en dit un peu plus sur ce nouvel album Capture et sur certaines difficultés qu'un musicien peut rencontrer de nos jours.
 
Daily Rock France : Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de revenir nous rendre visite ? (Leur précédent album "Destructive By Nature" date de 2012).
 
One Way Mirror : Faire un album prend toujours un peu de temps. Tu as la phase de composition, d'enregistrement et il faut ensuite trouver la bonne façon de le sortir. En plus de cela, nous avons tous nos autres projets. Mnemic a sorti un album peu de temps après Destructive By Nature et ils ont pas mal tourné ensuite. Même chose pour T.A.N.K, General Lee et Phaze I. On a donc été pas mal occupé.
 
Daily Rock France : Peux-tu nous expliquer le choix de ce titre d'album et nous dire quelques mots sur l'artwork que je trouve personnellement bien senti ?
 
One Way Mirror : Comme souvent, nous avons mis du temps à trouver un nom pour cet album. Capture représente bien ce que l'on cherchait et c'est aussi une belle image à nos yeux. On essaye quelque part de capturer l'attention des gens et concernant l'artwork, c'est à nouveau Alain Tréhard un plasticien de la Rochelle qui s'en est occupé. On travaille avec lui depuis le début de One Way Mirror.   
 
Daily Rock France : La signature avec le label Pavement Records (U.S.A) a t-elle été un travail de longue haleine ?
 
One Way Mirror : Malheureusement, cela devient de plus en plus dur de trouver un label. Il y a beaucoup de groupes, beaucoup de labels et il faut donc faire le tri. On connaissait Pavement Records pour leur boulot, on les a contacté puis rencontré et ensuite tout s'est accéléré. Ils nous soutiennent très bien et font un super taf en promo. On a la chance d'avoir une bonne exposition et une distribution internationale.  
 
Daily Rock France : Avec "Capture" votre nouvel album, vous visez donc une fois de plus le marché international, avez-vous eu des retours concrets ?
 
One Way Mirror : Pour l'instant, on a surtout des retours des médias. Il y a un gros travail de fait aux U.S.A étant donné que le label est sur place. Et il y a aussi de bonnes choses en Europe, on a des chroniques de partout et on répond à de nombreuses interviews dans de nombreux pays. En général, c'est assez positif.
 
Daily Rock France : Vous allez défendre cet album à l'étranger ?
 
One Way Mirror : On travaille dur tous les jours pour promouvoir Capture et bien évidemment, on va tout faire pour tourner un maximum partout où cela est possible. Mais c'est toujours compliqué.
 
Daily Rock France : Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques jours de votre premier concert après la sortie de votre nouvel opus ? Et à quoi peut-on s'attendre lorsque l'on va vous voir sur scène ?
 
One Way Mirror : On est toujours dans le même état d'esprit. On se fend la gueule entre nous et on fait une musique que l'on aime jouer. On est en tout cas super excité de jouer des titres de Capture sur scène. A quoi s'attendre ? C'est compliqué à dire, cela dépend de la teuf que l'on aura fait la veille (rires). Mais normalement, nous serons en forme pour nous éclater avec les potes.   
 
Daily Rock France : Vous partagez le plateau ce soir-là avec Arcania (Progressive Thrash Metal) et War Machine (Metal 'N' Roll), un mot sur ces deux formations ? (plus de renseignements ici : https://www.facebook.com/events/1421345911502846/).
 
One Way Mirror : J'ai vu War Machine plusieurs fois sur scène...au festival Tempo Rives, au Chabada bien sur et aussi au Face To Face et c'est bien cool ce qu'ils font. Il me semble que le chanteur est aussi tatoueur et qu'il est très doué pour dessiner des canards sur le ventre (rires). C'est un bon groupe qu'il faut soutenir. Arcania ? Des fans de Volvo, de hockey sur glace, de Metallica et leur nouveau guitariste met des bandeaux dans les cheveux, ce qui lui donne un air de rocker de diamant (rires). C'est aussi un super groupe qui monte bien en ce moment. Je ne peux pas dire qu'ils soient très raisonnables mais ils font de la bonne musique (rires).
 
Daily Rock France : Des groupes dont vous aimeriez faire la première partie ?
 
One Way Mirror : Metallica, AC/DC, Ozzy Osbourne...comme beaucoup de groupes en fait (rires).
 
Daily Rock France : Pour finir, quels albums t'ont marqués récemment ?
 
One Way Mirror : Le nouveau Faith No More
 
 
Remerciements à Franck Potvin, Guillaume Bideau, David Potvin, Clément Rouxel, John Perdi (One Way Mirror), Pavement Records ainsi qu'à Daily Rock France. 

samedi 9 mai 2015

KING OF THE NORTH - Sound The Underground


Pour mettre en musique cette armada de titres aussi bons les uns que les autres et avec un line up minimaliste, il nous fallait deux musiciens en forme olympique. Et c'est le cas ici !
Le premier effort longue durée de ce duo (enfin à ma connaissance) possède des arguments solides avec pour prétention de faire souffler une tempête de sable dévastatrice de guitares saturées, de batterie frénétique et de vocaux pêchus.
Pas amateur de la prise de risque, Andrew Higgs au chant n'en reste pas moins extrêmement convaincant. Et si l'on tient compte également de son sens aiguisé du refrain, on réalise que son puissant organe vocal suffit à rehausser des productions que l'on pourrait trouver moyenne pour n'importe quel autre artiste. Cela doit être ce que l'on appelle le charisme...ou bien le talent. Et que dire de son jeu de guitare si ce n'est que c'est la raclée assurée.
Bien compliqué également de résister aux nombreuses attaques frontales de Danny Leo à la batterie qui nous prend à la gorge dès les premières secondes et qui me fera penser à plusieurs reprises à la frappe sèche et brut de décoffrage de Venom ancien membre d'Electric Mary. La paire australienne est en pilotage automatique mais heureusement pour nous ne conduit pas une vieille bagnole proche de la casse mais une Ford Mustang rutilante et du genre à attirer tous les regards.
Dans cette orgie rock-blues-stoner, rien au final n'est à jeter. Sound The Underground remplit ainsi son objectif premier : insuffler comme un vent de fraicheur sur l'indie rock australien.
King Of The North pourtant ne révolutionne rien, mais ils affinent leur propos et en tire la quintessence porté par le jeu aguerri de ses musiciens. Un must have de ce premier semestre à coup sur, et un disque consistant à la hauteur des meilleures sorties du genre.
Peut-être pas l'album de l'année certes mais une valeur sûre à n'en point douter, que l'on peut écouter en boucle sans avoir la nausée. Voilà qui est suffisamment rare pour être souligné ! Du rock de qualité encore épargné par la loi du business et de la froideur d'une promotion envahissante. 
Les aussies pas glamour pour un sou conserve tout du long et avec panache une ligne directrice qui leur évite la déroute et le tout dans une désinvolture qui fait plaisir à voir et à entendre. On espère maintenant une petite excursion par chez nous dans les plus bref délais.


vendredi 8 mai 2015

SONS OF DEATH VALLEY - Eponyme (Daily Rock Suisse)


Sur le papier, tout était réuni pour passer un agréable moment. Un nom de groupe qui claque, une belle pochette rappelant les belles heures du stoner rock et un concept album relatant les nombreux actes de bravoure de Joaquin Murietta, dangereux hors la loi pour certains et patriote mexicain pour d'autres qui luttait contre la domination économique et culturelle des anglo-américains en Californie. Lourd et remuant, propulsé par des guitares riches en calories, la musique que nous propose ces danois est empreinte de sonorités stoner donc et c'est à une véritable leçon à laquelle ces musiciens nous convie. D'un point de vue purement musical, c'est presque un sans faute. En ce qui concerne le reste...c'est la douche froide ! Le chant hardcore et déchiré de Dan, orné de longs cris n'est pas toujours bien maitrisé et possède à la longue un côté irritant qui vient te gratter l'oreille jusqu'au sang. Un détail qui ne colle pas et qui empêche une adhésion totale à leur musique. Vraiment dommage car avec un hurleur correct, ils avaient tout pour plaire. A se demander ce qui a pu lui arriver durant son enfance pour gémir de cette façon. Une première copie à revoir illico sous peine de passer inaperçu et un changement de line up à l'avenir qui pourrait leur être salvateur. Ceci est un avis personnel mais je doute fort qu'ils aient du succès en dehors de leur pays natal et je les invite à nous rendre visite un peu plus tard. Ceci dit, on est pas pressé non plus.

Arno Jaffré

2/4

www.sonsofdeathvalley.com

mercredi 6 mai 2015

[Interview] THE SPEWMEN - Mai 2015


Alors en pleine répétition, les cinq membres de The Spewmen ont pris le temps de répondre à mes questions...non sans humour et avec un léger décalage qui leur est propre :
 
Daily Rock France : The Spewmen existe depuis de nombreuses années maintenant, pouvez-vous nous faire en quelques mots l'historique du groupe ?
 
The Spewmen : 1984 sur le lit des Phantoms et des Néfastes nait cette formation des Spewmen. Les rencontres et l'envie de jouer font grossir la formation, qui à cette époque pré-minitel se fait essentiellement connaitre par ses live, aux côtés de groupes tels que Business, les Thugs, les Béruriers Noirs...Après une séparation au début des années 90, les démangeaisons reviennent et d'essais en tentatives, les années 2000 voient le retour d'un membre fondateur autour duquel se solidifie le line-up actuel, en place depuis 2009.    

Daily Rock France : Question qui relève de l'anecdote mais d'où vient le nom de votre groupe ? (spew = vomir)
 
The Spewmen : Au delà de nos appétits pour la bouteille, c'est surtout la notion de produire une forme de composition brute et immédiate qui transparait dans ce nom. Et cela se retrouve notamment dans le live, puisque c'est avant tout cette énergie et cet impact qui nous motive. Ce défouloir, c'est notre sport.  
 
Daily Rock France : Niveau influences, j'imagine que certains groupes tiennent un rôle important; y en a t'il qui ont fait que vous existiez aujourd'hui ?
 
The Spewmen : The Clash est la pierre angulaire pour Zeï (batterie, membre fondateur et carte vermeil), cela vient de sa période londonienne en 1977. Aujourd'hui, on a réussi à mélanger des influences respectives bien plus larges, zonant du grunge au punk hardcore, et tu sauces le tout avec de la power pop. Il y a aussi des écoutes alternatives françaises, même si les textes que nous écrivons sont exclusivement anglophones. Nous considérons la voix comme un instrument et l'énergie est basé sur l'intention. On flirte avec le couillu tout en restant gentil...On fait du rock avec du poil autour (rires). 

Daily Rock France : Après un split l'année dernière en compagnie des Wallbangers, vous sortez prochainement un nouvel album. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contenu ?
 
The Spewmen : Six morceaux ont été enregistrés au Zinor (salle de concert situé à Montaigu) en deux jours, puis mixés en plusieurs mois, et sortiront effectivement très bientôt. On a envie de faire un objet sympa car l'exercice studio est par essence fondamentalement différent de la scène, et comme on du mal à retranscrire ce que l'on donne en live, ça reste compliqué pour nous. Et il y aura un encart pour les dédicaces dans la version deluxe collector.  
 
Daily Rock France :  Votre opus précédent est sorti chez Closer Records (The Thugs, The Ramones...), comment fait-on pour signer un deal avec eux ?
 
The Spewmen : C'est une histoire de réseaux et de rencontres, avec de la bière au milieu (rires). On a cette culture là. C'est quand même LE gros label indé des années 80-90 en France. Et les Ramones ayant définitivement splitté la semaine dernière, une place de parking s'est libéré. Comme il y avait de la lumière, on est entré, on a sympathisé, on s'est plu...C'est avant tout une histoire d'amour, d'hommes avec d'autres hommes (rires).    

Daily Rock France : Quels sujets abordez-vous au sein de The Spewmen ?
 
The Spewmen : Depuis un an, la sortie du squeud. Sinon trouver des dates, de nouveaux riffs, des trucs basiques dans la vie d'un groupe. Le côté sympa c'est que ne faisant pas ça pour l'argent, on peut le faire de façon légère. Donc ça parle aussi bien concerts d'autres groupes, que de cul, de copines, d'enfants (aucun ordre de préférence), organisation de bouffe, morceaux à virer du set, digestion(s) difficile(s), son, pose de poêles, la vie, la vraie (dédicace Auchan). Car on se sent tous unis contre la vie chère, investis d'une mission comme des mousquetaires de la distribution. 

Daily Rock France : En live, vous dégagez une sacrée énergie, c'est quoi votre secret ? Vous vous contentez de cinq fruits et légumes par jour ou une nouvelle drogue circule dans votre ville ?
 
The Spewmen : En gros, on reste enfantin et on reste en manque perpétuel pour garder l'envie. On ne pourrait pas faire plusieurs dates par mois de toute façon, ni rejouer la même sauce chaque soir. C'est pas pour nous ce rythme (La fausse excuse pour renier le succès). De toute façon nos femmes ne nous laisseraient pas sortir si souvent (sauf Vincent, on te filera son 06 si tu es bonne). Et à côté de ça, on a une vie professionnelle, une vie perso et pas trop le temps de faire du sport donc c'est vraiment un exutoire, la session défouloir de la semaine, la zumba black méthane qui te fait perdre tes litres de bière ingurgités le week-end précédent. Du coup, on ne le fait pas à moitié le live !   

Daily Rock France : En parallèle à la prochaine sortie de votre album, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
 
The Spewmen : Alors il y a les 40 ans de Loïc fin juin (c'est complet), les 40 ans de Damien début juillet (c'est complet), la pause estivale, et surtout retrouver des dates pour la rentrée. S'exporter un peu dans d'autres recoins bien rock un peu plus éloignés de nos scènes régionales. Puis on repart sur de nouvelles compos pour continuer à se faire plaisir et voilà, c'est super con en fait un groupe.

Daily Rock France : En plus d'être musiciens, je pense également que vous fréquentez les salles de concerts ou les festivals. Quels sont les évènements à ne pas louper selon vous ?

The Spewmen : Les 40 ans de Loïc (c'est complet), les 40 ans de Damien (c'est complet), le Hellfest (c'est complet), tiens donc...En fait, nous avons toujours eu un pied de l'autre côté du décor, dans l'associatif, organisation de concerts, de festivals, bénévoles sur de plus grosses machines, donc on participe très régulièrement à pas mal de ce qu'il y a autour de Montaigu, de Clisson ou Nantes. Le Zinor fédère pas mal de choses, d'une autre façon le Hellfest aussi. Tiens donc...(rires).     

Daily Rock France : Le rêve ultime pour The Spewmen, ce serait de jouer en ouverture pour The Exploited, de croiser les guitares avec The Lords Of Altamont ou de partir en tournée avec Lara fabian ?
 
The Spewmen : Si c'est elle qui conduit, ça nous arrange pas mal (rires). On lui fera gracieusement le plein dès que ça broutera un peu. Après, on se marre aussi bien à ouvrir pour IAM qu'à côtoyer des groupes de Las Vegas comme Prima Donna. Mais c'est vrai que d'avoir l'adoubement d'une légende, même juste un clin d'œil complice en coin de scène, ça ferait bien plaisir...(mode subliminale ON - programmateurs, programmez-nous - mode propagande OFF).  

Daily Rock France : Vous l'avez bien mérité alors je vous laisse le(s) mot(s) de la fin !

The Spewmen :

- Zeï : Satanlhabite

- Loïc : Prout !

- Damien : Quisékapété ?

- Marc : Doigt

- Vincent : Vandalisez-moi !


Remerciements à Loïc, Damien, Marc, Zeï et Vincent (The Spewmen), au Barfly (Marie et Murat) pour la découverte et à Daily Rock.

dimanche 3 mai 2015

DOG 'N' STYLE - Eponyme


Le heavy rock proposé par ces quatre garçons est de qualité, ce qui fait que beaucoup vont sans doute leur pardonner leur teaser de mauvais goût (En gros, une jeune femme se trémousse l'arrière train dans une chambre sordide avec pour seul public une bouteille de Jack Daniel's).
Un gros manque de finesse et de subtilité selon moi qui aurait pu leur être préjudiciable et je dois bien avouer que j'ai pris peur en pensant qu'ils allaient nous recycler tous les clichés visuels et sonores de la scène glam rock californienne des années 80.
Ceci dit, ces défauts ne sont pas forcément rédhibitoires, d'autant qu'il semblerait que cela soit entièrement assumée...bref, passons !
L'impact humoristique se révélant très éphémère, certain(e)s pourront toujours disserter sur le manque de profondeur de la démarche mais il n'empêche que sur un plan musical, les vosgiens nous rassurent et nous balancent un véritable vent de fraicheur qui balaie mes inquiétudes.
Cependant, s'il est une chose importante pour apprécier cet EP à sa juste valeur, c'est bien de le prendre pour ce qu'il est, à savoir un recueil de titres immédiats et calibrés pour transmettre une bonne humeur rafraichissante. Toute autre approche pourrait s'avérer décevante et ne permettrait pas de profiter de l'énergie dégagée.
Si l'ensemble reste homogène et majoritairement composé de titres encourageants, quelques chansons sortent du lot. La rythmique est sautillante, s'appuie sur un jeu de guitare sec et dynamique et le chant nous fournit notre dose vitale de rock & roll.
Pas de surprise notable ici mais une envie de bien faire communicative même si l'ensemble manque un brin de cohésion. L'originalité n'étant pas le maître mot, il faudra se contenter d'un album enthousiasmant sur le fond, et ce même si la forme fait déjà apparaitre quelques lacunes.
A trop vouloir axer son image sur les femmes et la bouteille, attention de ne pas lasser (et la place est déjà prise avec les lourdingues de Steel Panther). L'adage les meilleurs blagues sont les plus courtes devraient les faire réfléchir et qu'ils continuent à nous proposer leur musique spontanée et sans prise de tête.
Sur ce créneau là, ils sont du genre convaincants et s'en sortent haut la main. Personnellement, c'est dans cette direction que je les vois aller plus loin et comme je le répète régulièrement : La musique avant tout !  

https://www.facebook.com/dognstylemusic/timeline