lundi 25 mai 2015

ELECTRIC MIND MACHINE - Eponyme


La musique possède-t-elle des vertus médicinales et thérapeutiques ? Si les docteurs et autres spécialistes jetaient une oreille sur ce premier album d'Electric Mind Machine, ils seraient tentés de répondre oui !
De la musique qui résonne dans nos têtes lors d'évasions motorisées sur la côte Ouest de Los Angeles, quand il n'y a pas de son, ni rien d'autre pour polluer notre esprit. Dit comme ça, on imagine une plongée dans un vide intersidéral mais ce serait porter une faible considération aux forces harmonieuses de notre cerveau, qui opèrent d'eux-mêmes un tri sélectif pour ne garder en mémoire que le meilleur.
Ce duo composé de la chanteuse Sara Loera et du guitariste Kenneth Wessel nous propose un cours intensif de rattrapage et se réapproprie un héritage sixties dont leurs propres parents n'ont sans doute jamais mesuré l'impact originel.
Fabuleux agencement fait d'orgue vintage, d'une rythmique en béton et d'une guitare passant d'un registre rock garage à un psychédélisme corrosif, les deux acolytes nous font remonter le temps tout en interceptant une foule d'éléments au passage et leur principale force est d'associer autant de clichés sans étioler leur identité.
Les références ouvertement affichées par Electric Mind Machine sont difficilement contestables, fidèles à l'esprit libre et aventureux de leurs ainés. Les américains se sont donc lancés dans une série de morceaux où s'entrecroisent trip rétro, influences diverses et le groupe se montre très à l'aise pour caser des refrains mélodiques et accrocheurs, chose que certaines formations oublient souvent de faire, privilégiant la rock & roll attitude.
La guitare fuzz est bien entendu de rigueur pour retranscrire aussi fidèlement que possible l'ambiance de l'époque et ils semblent avoir trouver la bonne recette qu'ils pourront nous resservir sans problème. Toutes les pistes juxtaposées les unes derrière les autres paraissent ne faire qu'une et la morosité ambiante a vraiment du souci à se faire.
La virtuosité dont font preuve ces californiens est à la fois impressionnante et envahissante. Entrainés par un enthousiasme démonstratif et collectif, ils divaguent entre chant sexy, pointe psychédélique et l'orgue Farfisa fusionne totalement avec le reste donnant une dimension toute particulière à l'ensemble.
Sans avertissement, Electric Mind Machine nous happe dès leur première sortie et il me parait vraiment impossible d'y résister. Un opus qui possède une force d'attraction, comme une série policière kitsch dont l'intrigue nous fascine et que l'on ne peut s'empêcher de regarder.


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