L'envergure prise par le groupe suite à la sortie de leur premier
effort Permission To Land (2003) était démesurée, caricaturale, et
somme toute prévisible. Derrière les chiffres de vente (quadruple album de
platine au Royaume Uni) et les déclarations chocs dans les tabloïds dont les
anglais raffolent, cet opus à l'énergie flamboyante et aux guitares grinçantes
remettait un peu d'honnêteté dans un univers codifié à outrance.
S'ensuit une
longue traversée du désert et comme une belle histoire qui se termine
bien, The Darkness renait de ses cendres. Les britanniques semblent
avoir enfin retrouvé le chemin de la spontanéité et de l'efficacité et nous
offre ici une véritable cure de jouvence. Sans aucun doute supérieur à Hot
Cakes (2012) qui les a remis doucement sur les rails, Last Of Our
Kind est un condensé de tout ce que le rock oublie souvent d'être.
L'exultation des débuts quelque peu
remplacée par l'expérience de la vie laisse place à la maitrise. Et même si
quelques chansons font guises de redites, on ne peut pas vraiment dire qu'ils se
soient assagis, ni qu'ils se soient laisser aller mais plutôt qu'ils s'affirment
sans complexe. Leur hard rock est policé, travaillé mais peuplé de mélodies
enlevées, de solos de guitares échevelées et d'un couple rythmique basse /
batterie qui s'en donne à cœur joie.
Les performances vocales de Justin Hawkins
servent de fil rouge (une vraie marque de fabrique) et l'ombre de Queen plane
toujours mais The Darkness est mieux qu'une simple curiosité. Ils enchainent
les bonnes performances et leur musique entrainante et communicative fait mouche
la plupart du temps. Derrière le glam et le second degré, leur nouvelle galette
nous démontre une facette inattendue d'un groupe caméléon qui mérite vraiment
que l'on s'y intéresse.
Le chant fantasque aux accents exagérément précieux est
d'une redoutable efficacité et ces dix titres très variés qui peuvent parfois se
montrer enjôleurs sont jouissifs de par leurs qualités mélodiques ultra
évidentes.
Hyper convaincant, produit dans ses moindres recoins, doté de titres
inoubliables, Last Of Our Kind est un véritable raz-de-marée de bonne
humeur. Croisons les doigts maintenant qu'ils continuent sur cette trajectoire
car il serait vraiment dommage de voir un groupe d'une telle qualité
s'autodétruire encore une fois.
Ceci dit, ce n'est pas encore gagné car au moment
où je travaille sur cette chronique, un changement de line-up vient encore de
s'effectuer. Emilie Dolan Davies (batterie) ayant quitté le navire, c'est Rufus
"Tiger" Taylor, fils de...Roger Taylor (Queen) qui rejoint les rangs du combo.
Tiens donc !
"Personne ne veut vivre sa vie dans les tasses de thé d'un parc d'attractions...les montagnes russes, c'est bien plus intéressant !" (Justin Hawkins).
"Personne ne veut vivre sa vie dans les tasses de thé d'un parc d'attractions...les montagnes russes, c'est bien plus intéressant !" (Justin Hawkins).
Canary Dwarf Records
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