mardi 8 septembre 2015

SMOKE THE BEES - Garrincha


Je ne sais comment aborder cette chronique...tout comme je n'ai su comment aborder cet EP. Passé maintes fois dans la chaine hi-fi ou dans l'autoradio, j'ai trouvé l'ensemble assez bancal et les plus frileux d'entre vous auront sans doute comme moi du mal à être convaincu.
Alors certes, vous pourrez trouver un peu de bonheur dans cette galette, mais ne vous attendez pas à être retourné (malgré le talent évident de ces musiciens). Le défaut majeur de cet opus, c'est qu'il part un peu dans toutes les directions et que les segments différents qui le composent finissent par nous perdre.
D'un point de vue objectif, rien est à jeter, rien de pompeux, rien de superflu, et une bonne partie des morceaux proposés sont bien troussés, mais sans réel génie. Les riffs de guitare sont accrocheurs, la rythmique est impeccable, et pourtant ça ne décolle pas...ou alors sporadiquement. C'est plaisant à écouter, on sent qu'une ambiance s'installe mais on n'est pas transcender corps et âme. Puis on devine la musique ramper, mais malgré les renversements, les changements, jamais on est pris à la gorge et la facture est trop classique, trop monotone pour qu'on se laisse emporter.
Bien moins jusqu'au-boutiste que je ne l'imaginais, l'effet de surprise ne joue pas et les chansons nous laissent sur notre faim. Ces italiens s'égarent également en ajoutant des choses qui surprennent de par leur complète inutilité.
Loin de constituer une première étape incontournable dans leur parcours, ces trois turinois doivent impérativement muscler leur jeu sous peine de se faire tacler sévèrement à la première occasion.
Ce qui pourrait résumer l'impression que j'ai pu avoir en écoutant ce six titres, c'est de revoir une vieille connaissance dont j'avais oublié le nom. Cela nous est tous arrivé et il faut bien admettre que c'est pas bon signe, n'est ce pas ? Peut mieux faire donc !


jeudi 3 septembre 2015

JACKSON FIREBIRD - Shake The Breakdown


Je suis toujours resté dubitatif face au succès planétaire des Black Keys...non pas que ce groupe nous propose de la musique aseptisée mais leur relecture se montre aussi superficiel que flemmarde dans le nerf de ses compositions (je parle surtout des deux dernières sorties). Deux défauts qui ne sont absolument pas présents sur ce disque de Jackson Firebird, tant l'écriture apparait léchée et peaufinée dans ses moindres détails.
Les influences quant à elles (j'en reviens donc au Black Keys version sous anabolisants) ont été entièrement digérées qu'on en obtient une œuvre aussi nouvelle que rafraîchissante. Leur musique fait preuve d'une robustesse absolument effarante. Ce d'autant plus que la structure du disque ne répond pas aux canons en vigueur : ici un single pantagruélique, là quelques interludes instrumentaux concis et oniriques, et au milieu du lascif et du viril, du friable et du béton armé.
"Shake The Breakdown" ne laisse pas indifférent et pour ceux qui aiment rentrer dans les détails, une écoute sélective centrée sur la guitare s'impose tant les lignes des cordes s'avèrent magiques, tour à tour fluides, sensuelles et bondissantes. Le son rugit d'ingéniosité, nous transporte littéralement et on sent la volonté de surprendre, de désarçonner l'auditoire, d'évoluer pour ne pas rester cloitré dans un rock-blues-hard Lo-fi.
Chaque titre succède au précédent pour apporter une nouvelle surprise, et alors que certains morceaux devraient suffire à calmer n'importe qui, il vous faudra encore survivre au reste...et le menu est copieux ! Difficile de résister en effet au son volcanique du duo car tout fonctionne à merveille et les riffs s'enchainent avec une facilité déconcertante. On pourrait même parler d'une certaine nonchalance bluesy et d'un rock dépouillé, direct et sans compromis.
On retrouve notamment l'énergie et l'efficacité dont les australiens sont coutumiers, mais attention, ici pas d'effets superflus, Jackson Firebird se concentre sur l'essentiel et s'articule sur une formule éprouvée qui démarre au quart de tour pour un opus vivant, précis et plaisant. Ici pas de demie mesure, on accroche d'emblée ou on passe à autre chose.
Le cocktail proposé reste immuable, on ne déroge pas à la doctrine rock et la continuité avec leur précédent album "Cock Rockin" qui se décalait temporellement de quelques années pour venir nous titiller les oreilles est totale...un cran au dessus. La production me semble d'ailleurs mieux équilibrée, plus puissante et de cette livraison s'émane une direction musicale contemporaine et au registre vintage.
Leur énergie est solaire, loin de la noirceur introspective de certaines formations, ici on retrouve une candeur, une liberté et un plaisir affiché et partagé. En passant avec brio l'épreuve du deuxième album, les Jackson Firebird s'inscrivent dans la durée et creusent le sillon d'un rock ensoleillé, bourré d'adrénaline et sans prétention. 
12 titres qui vont vous secouer la tête sans vous demander votre avis et quant à savoir si "Shake The Breakdown" sera parmi les albums de l'année...au stade où nous en sommes, on voit mal pour l'instant qui sera en mesure de les éjecter du podium. 
Vous pensiez n'avoir rien à vous mettre dans les oreilles ?  Tant pis pour vous car ces gars font dans le viril et devraient envahir votre espace sonore en profondeur d'ici peu. Vous êtes prévenus !


samedi 29 août 2015

BACKYARD BABIES - Four By Four


Il serait intéressant un jour de se pencher sur tous les fantastiques groupes venus de Scandinavie (Suède, Norvège, Danemark) pour les dénombrer. Pas un mois sans qu'une nouvelle formation digne de ce nom déboule avec de bonnes compositions et de belles mélodies. Avant de plonger tête baissée dans la chronique de ce nouveau CD des Backyard Babies, il me paraissait important de souligner ce fait qui nous interpelle tous à un moment ou un autre.
On les croyait morts et enterrés, d'où la surprise lorsque le groupe a pris d'assaut les réseaux sociaux pour annoncer la disponibilité prochaine d'un nouvel album. Alors que vaut cette nouvelle galette ? A cette dernière question, l'écoute du disque apporte la meilleure des réponses. Ce "Four By Four" est une renaissance (La pochette épurée reflète ce changement salutaire). 
Le quatuor suédois retrouve l'urgence qui manquait selon moi à leur dernière production (sorti en 2008), album au son monumental mais à l'exécution paresseuse. Ici, tout semble réuni pour faire bouger les foules. Les mélodies sont suffisamment "agressives" et facilement mémorisables, la production est plus que respectable, la voix de Nicke Borg est parfaitement calibrée pour le style pratiqué et on a vraiment envie de les accompagner jusqu'au bout.
Les gaillards ont décidé de jouer du rock & roll simple et survitaminé qui rappelle incontestablement cette période où le show pouvait prendre le dessus sur la musique et où l'attitude irrévérencieuse était de rigueur. Impossible donc de rester de marbre en écoutant certains morceaux.
Ces musiciens ne prennent cependant pas trop de risques et nous servent une formule qu'ils ont déjà éprouvé, mais peu importe puisqu'ils excellent dans le genre. Les recettes d'hier peuvent encore aujourd'hui produire leur petit effet et l'ensemble est parfaitement maitrisé.
Plus compact et homogène que ses prédécesseurs, je ne suis pas loin de penser que c'est à ce jour leur meilleure réalisation. Au final, le très bon l'emporte sur l'anecdotique et les Backyard Babies ont retrouvé des ailes. A vérifier lors de leur passage à la Maroquinerie (Paris) le 17 novembre prochain.


Gain / Sony Music

jeudi 20 août 2015

LACE WEEPER - As The Crow Flies


La recette pour sortir un disque de qualité est de réussir tous les titres qui le composent et moins on propose de titres, plus on a de chance de tous les réussir. Dis comme ça, cela semble évident mais un bon nombre de formations se laissent prendre au jeu du remplissage à tout prix et peinent à nous convaincre dès la première écoute.
Si je vous propose ce moment de réflexion, c'est qu'ici il n'en est absolument pas question...bien au contraire. Ce combo irlandais sorti de (presque) nulle part a suivi ce conseil et propose un onze titres de haute volée. Porté par des mélodies fédératrices, nous pouvons croiser sur les chansons qui peuplent cet opus des relents d'Alter Bridge ou d'Alice In Chains.
Joyeux mélange certes, mais ici point de copie carbone, simplement des inspirations qui allient énergie et désir de bien faire. Ils nous démontrent avec classe qu'en matière de rock alternatif, ils ont un avantage certain grâce aux riffs inspirés de Matt Hayward et à la voix puissante de Sébastien Florek qui assure dignement son rôle de frontman, passant de l'éraillement typique du genre à de douces et avenantes mélopées. Ce chanteur possède un organe parfait pour porter, tel un étendard, l'esprit musical du groupe. 
Toujours à cheval entre un rock énergique et un métal lourd, l'album évolue entre des morceaux directs et des compositions un peu plus recherchées et propose une alternance entre calme et puissance avec un feeling que ne renierait pas Myles Kennedy. Occupant un terrain privilégiant une musique pêchue et technique, la plupart des titres tirent leur épingle du jeu, prennent toute la place qui leur est donnée et s'ouvrent sur des refrains presque racoleurs tant l'efficacité est flagrante. Adoucissant en fin de parcours leur propos, certains mouvements prennent a contrario le parti de l'émotion, agrémentent cette galette d'une douceur relative et insufflent avec succès une trame dramatique. 
Alors même que leur musique demeure clairement formatée, elle n'en reste pas moins attractive et laisse même envisager des écoutes répétées que l'on ne regrettera pas le moins du monde. Lace Weeper débarque donc en grande pompe avec un album d'envergure et nul doute que ce quatuor prendra de l'ampleur dans les années à venir.
Pas la peine de se donner rendez-vous dans dix ans, l'explosion surviendra bien avant... 


mercredi 22 juillet 2015

[Interview] JEAN-CHARLES DESGROUX (Bio d'Alice Cooper) - Juillet 2015


Daily Rock France : Le sujet du jour concerne la biographie que tu viens de sortir et qui concerne Alice Cooper. Peux-tu nous la décrire en quelques mots et nous expliquer les raisons qui t'ont poussé à monter ce projet ? 
 
Jean-Charles Desgroux : Pour ce projet, j'ai voulu aborder la biographie traditionnelle sous un nouvel angle. Beaucoup de choses ont déjà été écrites et racontées concernant Alice Cooper, et je ne voulais pas être l'énième type à passer derrière. C'est pourquoi j'ai préféré aborder l'artiste en me focalisant principalement sur sa discographie et sur l'étude de chacun de ses 26 albums studio, ainsi que sur tous les autres documents, lives, DVDs, coffrets, qui ont jalonné sa carrière depuis 50 ans. Bien sur, chacune de ces analyses sont reliées ensemble par une trame biographique, chronologique et narrative conséquente, qui s'apparente bien à une bio, complète et profonde. Mais voilà, plus que les frasques et les légendes urbaines maintes fois étayées, j'ai voulu remettre en avant ce qu'Alice Cooper est à mes yeux : un immense artiste. Il m'a semblé, en repassant en revue tous les écrits déjà disponibles en langue anglaise, que jamais le chanteur n'avait été ainsi justement évalué. Alors insister sur l'alcoolique décadent entouré de serpents et se faisant guillotiner sur scène c'est une chose, mais redécouvrir tous ses disques pour la plupart méconnus m'a semblé être un point de vue aussi inédit qu'intéressant, pour les fans comme pour les néophytes.     

Daily Rock France : A quel moment t'es tu intéressé à cet artiste ?

Jean-Charles Desgroux : Oh, génération oblige, j'avais 14 ans lorsque "Trash" est sorti, en 1989. Cela faisait à peine un an que j'écoutais du hard-rock, et quelques semaines auparavant je découvrais le clip de "He's Back (The Man Behind The Mask)" lors des diffusions de clips metal le mardi soir sur M6. Après, j'achète mon premier magazine de metal, Hard Force, et c'est Alice qui est en couverture pour la promo de "Trash".  Je suis instantanément séduit et décide de découvrir petit à petit l'immense carrière de ce monstre sacré. Et il y avait de quoi faire !

Daily Rock France : Comment décrirais-tu Alice Cooper à quelqu'un qui ne le connait pas encore ?

Jean-Charles Desgroux : Une légende du rock. Au-delà du père fouettard certes caricatural qui fait depuis des décennies partie du paysage rock et metal, une icône incontournable du genre, il y a un immense artiste protéiforme, qui a su évoluer avec son temps. Du garage-rock de ses années 60 au rock psychédélique West Coast teinté de burlesque et de fantasque, à la définition du hard-rock décadent des années 70 avec le Alice Cooper Group, sa carrière solo grandiloquente, parfois kitsch mais toujours émaillée de chansons extraordinaires, même là où on ne l'attendait pas. Expérimental, post-punk, variété, heavy-metal, indus, glam rock, high energy rock'n'roll...la palette est large, multicolore et répond définitivement du génie : le sien, et celui de tous les grands qui l'ont entouré comme le producteur Bob Ezrin, les guitaristes Steve Hunter et Dick Wagner, et bien sûr les quatre immenses musiciens du Alice Cooper Group jusqu'en 1974.

Daily Rock France : Tu as déjà écris notamment une biographie sur Ozzy Osbourne, peux-tu nous en parler ?

Jean-Charles Desgroux : Ce fut mon premier livre, en 2007. Une biographie ultra complète et exhaustive, un peu naïve et un peu trop "fan" par manque de maturité et de recul, mais une grande satisfaction, soit la possibilité d'aller jusqu'au bout de ma fascination pour Ozzy, le parachèvement de 18 années de collection, de concerts, d'admiration. J'ai mis toutes mes connaissances et toutes mes tripes dans ce livre encore une fois un peu brut, mais honnête et témoignant d'une rare passion.

Daily Rock France : La biographie que tu aurais rêvé d'écrire si cela n'avait pas été encore fait ?

Jean-Charles Desgroux : Je me nourris de mille biographies, essais, analyses et encyclopédies rock que j'achète principalement en Angleterre ou aux US depuis 25 ans et j'ai deux immenses bibliothèques remplis de super bouquins. Je dois avouer que j'aurai bien aimé être un journaliste gonzo dans les années 70, obtenir la confiance des artistes et avoir carte blanche pour tout écrire en les suivant sur toute une tournée, façon Cameron Crowe, Lester Bangs ou Nick Kent...Allez, pour la forme je dirai l'indispensable "S.T.P. - Stones Touring Party - A Travers l'Amérique avec les Rolling Stones" de Robert Greenfield qui raconte la tournée des Stones en 1972...
 
Daily Rock France : Lorsque l'on est journaliste rock, Est-ce difficile de trouver un éditeur ou bien au contraire, cela facilite les choses ?

Jean-Charles Desgroux : On a toujours ses preuves à faire, mais disons que l'on dispose déjà de quelques cartes de visite, d'une certaine visibilité et d'une expérience qui va pouvoir rassurer un éditeur et faire en sorte qu'il vous fasse confiance. Pour écrire ce livre, je rêvais de signer chez Le Mot Et Le Reste, qui est à mes yeux, et aux yeux de nombreuses personnes, LA référence francophone en terme d'ouvrages musicaux de toutes sortes, tant sur l'éclectisme de leurs sujets, que sur l'incroyable qualité littéraire; c'est vraiment le Gallimard de l'édition musicale. Cela ne s'est pas fait en un claquement de doigts, mais ils m'ont fait confiance. Autant ai-je été très fier et surtout soulagé qu'ils acceptent mon projet, mais je me suis surtout mis une incroyable pression pendant toute l'année qu'a nécessité l'élaboration et l'écriture de ce livre, tant je ne voulais pas les décevoir ! Et surtout me donner tous les moyens d'arriver à la hauteur de mes "prétentions". Cela a parfois été douloureux, intense, mais le résultat est là et j'en suis heureux.

Daily Rock France : Le prochain musicien à passer entre tes griffes ?

Jean-Charles Desgroux : Pour l'instant rien n'est complètement arrêté, mais je plongerai bien dans l'étude des débuts embryonnaires de la scène desert-rock à la fin des années 80, débuts 90, avec Kyuss et consorts. Le "stoner" en général et Kyuss en particulier font partie de mon ADN depuis le milieu des années 90...

Daily Rock France : Pour te connaitre davantage, peux-tu nous faire un résumé de ton parcours ?

Jean-Charles Desgroux : Je suis monté à Paris fin 99, et j'ai trouvé du travail alimentaire. Petit provincial candide, inexpérimenté et sans le moindre réseau, j'ai néanmoins écris un livre sur le hard-rock comme on rédigerait une thèse car je pensais avoir une bonne et large connaissance du "metal", des Who jusqu'à Slipknot. Une fois mon épais manuscrit achevé, je me suis donné le courage d'essayer de le faire paraître, en allant frapper à différentes portes en 2002, radios, éditeurs, journalistes connus, rédactions, etc...Au bout de plusieurs semaines sans succès, la rédaction de Rock Sound m'a ouvert des portes. Autant le livre ne les intéressait pas, autant ils avaient besoin d'un journaliste pigiste spécialisé en metal. Mon premier papier est sorti en juin 2002 ! Chroniques, live-reports, puis interviews alors que je n'en avais jamais conduit de ma vie, j'ai tout appris sur le tas, devant le fait accompli. Après Rock Sound, Pierre Veillet m'a gardé dans son équipe pour X-Rock et surtout pour Rock One, oui je sais, un mag pour ados mais qui m'a vraiment permis de faire mes armes en m'occupant d'une très grosse partie du metal. Je traitais aussi bien du glam que du black, du death ou du classic-rock, et ai pu interviewer des dizaines et des dizaines d'artistes, de Trent Reznor à Zakk Wylde, Abbath ou Satyr, ainsi que bien dix fois Corey Taylor ! Par la suite, en 2007 j'ai intégré l'équipe de Crossroads durant 5 ans, jusqu'à l'arrêt du mag'. Soit une presse plus adulte et très très pointue où j'ai pu écrire de gros articles de fond et retranscrire des interviews dans leur intégralité ! Il y a eu d'autres petites participations dans d'autres mags ci et là, notamment sur la toute fin de Hard'N'Heavy, puis je suis rentré chez Rock&Folk il y a quatre ans, tout en signant Charly chez MyRock et Plugged. Et depuis un an et demi, je collabore avec insistance au site de Hard Force, et ai conduit quelques heureuses interviews pour Metal XS. Voilà pour l'ensemble !

Daily Rock France : Les goûts musicaux de Jean-Charles Desgroux tournent t'ils exclusivement autour du hard rock et du heavy metal ou tu t'autorises à écouter autre chose ?

Jean-Charles Desgroux : Au-delà du metal, je suis définitivement "classic-rock" (d'ailleurs mon magazine de prédilection depuis le N°1 en 1998 !). Je suis un fanatique de rock des années 1965-1975, que ce soit rock psychédélique, rock garage, glam, country-rock, blues-rock, etc...Doors, Floyd, Bowie, Stones, Who, Kinks, Byrds, Creedence Clearwater Revival...tout ça c'est ma came. Mais aussi le rock des pionniers, Elvis, Eddie Cochran, Little Richard, Gene Vincent...Après j'aime aussi le punk, de préférence américain (Stooges, MC5, Ramones, Dead Boys)... Il y a tellement de choses ! Quand tu penses avoir bien cerné un sujet ou une scène comme le metal, et que tu commences à t'intéresser à un autre univers, tu réalises à quel point tu ne sais rien ! Et tu recommences à creuser dans un univers aussi vaste que le précédent, avec toutes les multiples passerelles qui te font aller d'une sphère à l'autre ! C'est aussi fascinant et excitant qu'horriblement frustrant. Oh, j'oubliai aussi le funk psyché : Sly & The Family Stone, Funkadelic...l'indus, le blues, et même le vrai hip-hop comme Ice Cube, Ice-T, Public Enemy, Wu Tang Clan, Cypress Hill, les Beastie Boys...Etc etc !!!!!

Daily Rock France : Ton livre de chevet en ce moment ?

Jean-Charles Desgroux : En ce moment même j'achève la lecture de l'autobiographie de Dennis Dunaway, le bassiste original du Alice Cooper Group !!! Excellente lecture, je recommande ! Et sinon les écrits d'Arnaud Devillard chez Le Mot Et Le Reste, qui raconte ses épopées dans les parcs nationaux américains comme personne ! Je suis fasciné par l'Ouest américain et ses livres prolongent mes voyages annuels là-bas, avec un esprit rock en plus !

Remerciements à Myriam et Jean-Charles Desgroux.
 
 

mercredi 15 juillet 2015

BITERS - Electric Blood


Légèrement déjantés, tatoués et amateurs de boissons alcoolisées, les américains de Biters débarquent avec leur premier album et sont visiblement décidés à nous en faire voir de toutes les couleurs. Leur recette est simple : du rock énergique avec de gros riffs bien percutants.
Malheureusement et comme une boisson énergisante dont la digestion n'est pas évidente pour tout le monde, ils n'arrivent pas à s'éloigner d'une certaine zone de confort et proposent un album composé (inconsciemment sans doute) en mode pilotage automatique.
Electric Blood est bien sympathique à écouter mais ne surprend à aucun moment. Il ne faut cependant pas retirer au groupe son savoir-faire, mais difficile quand même de ne pas se rendre compte que cette galette ne marquera pas les esprits. 
Tout d'abord par l'extrême simplicité de la plupart des titres qui évoquent au mieux les exploits d'un groupe de rock amateur et ensuite par un manque flagrant d'inspiration. L'énergie semble suffisante mais reste cadrée dans les limites d'une certaine nonchalance. Aucune liberté n'est prise par rapport aux structures de base et les riffs sont tout bonnement passe partout.
Quelques chansons sont tout de même intéressantes dans leur élaboration et on peut y déceler un certain bon sens dans l'enchaînement des accords, mais c'est largement insuffisant. Ces quatre garçons se retrouvent confronté aux mêmes problèmes que connaissent la plupart des groupes, celui de ne pas parvenir à se renouveler après avoir plus ou moins fait le tour de la question.
Une première offrande synonyme de léger faux pas, qui n'a bien entendu rien de catastrophique soyons clair mais qui appelle au renouveau à l'avenir.


www.earache.com

lundi 6 juillet 2015

[Live report] HELLFEST OPEN AIR - 10ème édition - 19/20/21 juin 2015

 
Alors que d'autres festivals souffrent d'une routine sclérosante (ou disparaissent l'un après l'autre), le Hellfest est devenu en dix ans le vaisseau amiral des rendez-vous estivaux qui dégoupillent les grenades du Metal le plus incendiaire. Les raisons sont multiples, à commencer par une programmation audacieuse et bigarrée qui n'est pas qu'un simple échange de bons procédés entre gros tourneurs. Disposant d'une enveloppe artistique que beaucoup lui envie, le festival (encore chatouillé cette année par une poignée de catholiques intégristes) a fait main basse ces dernières années sur les plus grosses têtes d'affiche du genre et est arrivé l'année dernière au maximum de sa jauge. Cet évènement que nous avons pris plaisir à voir grandir au fil des ans est une mécanique bien huilée, à tel point que l'on croirait que les infrastructures sont installées à demeure, comme dans un parc d'attractions et l'innovation continue d'avancer tout en plaçant le confort des festivaliers au cœur de ses préoccupations.    

Vendredi 19 Juin
10h30, ce n'est pas un peu tôt pour un wall of death ? Les Breakdust s'en foutent royalement et leur Thrash Death Metal trouve écho auprès des plus bourrins. Les bordelais qui se produisaient l'an dernier au Metal Corner ne se laissent pas impressionner et font honneur à l'écurie Finisterian Dead End qui place là ses premiers poulains sur une Mainstage. Le groupe dont tout le monde parle depuis quelques mois s'appelle Midnight Ghost Train. Les américains distillent un Heavy Rock frelaté au blues et aux influences sudistes qui n'est pas sans me rappeler par moment leurs compatriotes de Kyuss. A la fois massif et délicat, le trio originaire du Kansas pour sa première participation remporte tous les suffrages. "On ne jette pas une ampoule lorsqu'elle éclaire encore"...Sur scène, Vulcain fait de la résistance et démontre à ceux qui ne les connaissent pas encore (comment est ce possible !) ce que le terme Hard Rock signifie. Le trio est en pleine forme, ne se prive pas de nous le faire savoir et c'est tout naturellement que la Digue du Cul retentit à la fin de leur set. Respect ! Du 100% suédois maintenant avec Truckfighters qui comme en 2013 fait le plein sous la Valley. Le combo divertit en live mais peine à convaincre avec une prestation plus anecdotique que la précédente. Avec un John Bush (ex-Anthrax) plus motivé que jamais, Armored Saint rempli haut la main son contrat. Ses musiciens qui possèdent déjà quelques heures de vol ont toujours le feu sacré et nous remplissent les oreilles de Heavy Metal en provenance direct des eighties. Véritable monument du rock U.S, Godsmack et son Metal Alternatif ponctué de phrasé mélodique délivre un show en forme de best-of. Le son atroce en façade gagne en subtilité au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la scène et l'enthousiasme du public me semble disproportionné. A revoir plutôt en salle. Refusant de succomber aux modes d'où qu'elles viennent, les américains de High On Fire perpétuent l'usage d'une musique amplifiée où feeling et virtuosité font bon ménage. C'est propre, carré avec ce grain de folie que l'on attendait absolument à ce moment de la journée. Le qualificatif d'Alternatif ne me semble pas usurpé pour Five Finger Death Punch qui mélange sans ménagement des ingrédients déjà utilisés par le passé. Un set un peu poussif et une légère déception pour votre serviteur qui s'attendait franchement à beaucoup mieux. De l'authentique maintenant avec les anglais de Peter & The Test Tube Babies qui à l'heure du dîner massacrent la Warzone. Ils nous balancent en pleine face leur cocktail éthylique fait d'hymnes teintés classe populaire et de punk rock à haute teneur en sarcasme. Plus de trente ans maintenant que ces vétérans originaires de Brighton nous livrent leur musique insolente, colorée et chargée d'humour typiquement british. Un régal !

Samedi 20 Juin
Maitrisant le stoner avec une approche brute, hardcore et en se focalisant sur le côté sombre, Machete est la preuve vivante que la musique Heavy et agressive dispose encore d'un potentiel illimité. Les vendéens s'imposent en début de matinée de fort belle manière. Le classic rock est de retour depuis quelques années et au-dessus de la mêlée, il y a The Answer. Les irlandais nous proposent du vintage de qualité et leur show explose l'applaudimètre ex-aequo avec les poupées siliconées de Butcher Babies (fracture de l'œil assuré). Cormac Neeson au chant qui ne cesse de titiller les premiers rangs finira par descendre au milieu du public pour un bain de foule amplement mérité. Menant une croisade contre la musique répétitive et sans originalité, le quatuor fait beaucoup plus que convaincre. Chapeau ! Celui que je n'attendais pas à pareille fête s'appelle Ace Frehley. L'ancien membre de Kiss secondé par des musiciens hors pair nous gratifie d'un set haut en couleur et la température monte d'un cran (normal me direz-vous, nous sommes en enfer). Sa voix éraillé colle parfaitement au style pratiqué et il a l'intelligence de laisser humblement un peu de place à son guitariste et à son batteur qui ne se font pas prier bien longtemps. Une belle surprise qui me donnera envie de réécouter avec attention sa dernière livraison "Space Invader" sortie l'année dernière. Les Backyard Babies n'accordent aucun crédit aux courants en vogue préférant suivre leurs inspirations dans une démarche pleine de sincérité. Quarante petites minutes de concert ne vont pas combler cinq ans d'attente mais pour moi qui n'avait jamais eu la chance de les voir, c'est jour de fête et je repars gonflé à bloc pour le reste de la journée. Accros au désir de jouer un grunge sale et teigneux, les californiennes de L7 ne font pas dans la demi mesure et font honneur à leur réputation. L'énergie de tous les instants compense les quelques lacunes techniques et comme pour s'excuser de n'être jamais venue à Clisson, elles nous délivrent une véritable prestation pleine d'énergie. A consommer sans modération ! De longs cheveux noirs et bouclés, un haut de forme et une Gibson à la main, Slash revient fouler les planches du Hellfest. Le guitariste est toujours aussi habile de ses mains et Myles Kennedy au chant est toujours aussi impressionnant. Les tubes interplanétaires s'enchainent et l'heure qui lui est accordée me parait bien courte. Mention spéciale aux anciens morceaux des Guns N' Roses qui remportent un franc succès et qui sont probablement le meilleur moyen de rendre hommage aux racines qui nous réunissent tous. Dès 1995, les britanniques d'Orange Goblin s'essayent au doom psychédélique à grands coups de chevauchées sabbathiennes pour évoluer ensuite vers du Heavy Stoner pur jus. Sous la Valley (bien trop petite pour les accueillir) ils nous offrent un magma de rythmiques lourdes, de précieux riffs fumants et de longues envolées hystériques, le tout en intégrant avec brio des éléments plus personnels (le chant de Ben Ward est juste envoûtant) avec un feeling old school qui leur appartient. Toute résistance est inutile et je succombe direct. Autoproclamé groupe le plus bruyant d'Anvers et de ses environs, les belges de Triggerfinger nous assomment d'un Rock teinté de Pop. Mais attention aux oreilles sensibles, car en concert ce trio méchamment barré (qui me rappelle parfois les Queens Of The Stone Age) hausse le ton et vient tout naturellement enrichir les débats. Connus pour avoir la main légère sur la gâchette, les dandys du rock destroy dégainent sans préavis et nous proposent un show sans concessions. La voix de Ruben Block nous crispe le ventre, la basse de Monsieur Paul bouscule nos gestes et envahie nos cuisses et Mario Goosens nous offre un solo de batterie renversant pendant que ses deux acolytes dérèglent les lumières et se jouent des conventions. Que notre volonté de les revoir au plus vite s'exauce le plus rapidement possible. En un mot : Génial !

Dimanche 21 Juin         
Remplaçant au pied levé Hirax, les finlandais de Lost Society n'y vont pas avec le dos de la cuillère et nous chopent de très bonne heure directement à la gorge. Si les ingrédients propres au Thrash Metal (exécution abrasive, croustillante et super Heavy) font partie de la recette, l'apport technique offre ce petit plus distinctif qui démarque le combo de ses concurrents. Avec un son hors du temps, ils réussissent le pari de ne ressembler à aucun autre groupe. Belle découverte et grosse claque dans la face. Devant l'imposant backdrop représentant un enfant tenant à bout de bras un crâne, se dresse les américains de Red Fang. Avec seulement trois albums au compteur, le groupe bénéficie déjà d'une notoriété enviable, construite sur la base de prestations solides et d'une attitude sincère. Les fans les plus incrédules enlèvent leurs bouchons d'oreille mais la sono claire et puissante est sans pitié. Leur Stoner pour hipster fait mouche encore une fois et les gars originaires de Portland se mettent le public dans la poche sans aucun problème. Depuis leurs débuts dans les années 90, les suédois de Dark Tranquility ont conservé le statut d'un groupe novateur. Capable de délivrer des performances scéniques de haut vol, ils incorporent de la mélodie dans leur Death Metal. Des riffs solides, une atmosphère originale, des vocaux somptueux et surtout un son unique qui se démarque inévitablement, il n'en faut pas beaucoup plus pour passer un excellent moment en leur compagnie. Exodus se distingue des autres formations de par ses structures de guitares incisives et par une technicité ébouriffante. Les américains menés par l'infatigable Gary Holt ne sont pas adeptes des compromis, atomisent la Mainstage 2 et décoiffent au passage plus d'un métalleux. Après trente ans de carrière, ils se surpassent encore une fois et nous donnent une vraie leçon. Une branlée dans les règles ! Alors que certains vont faire des réserves de houblon, je me place direct sous la Valley pour Eyehategod. La musique déversée par les maitres du Sludge semblent ravir l'assistance et les américains nous délivrent un prestation honorable et maitrisée. Au programme : gros son, riffs accrocheurs et énergie débordante. Le public se fait retourner dans tous les sens et en redemande volontiers. Après cinquante minutes d'une lourdeur insistante, ils se retirent sous une belle ovation avec le sentiment du devoir accompli. Direction la Temple maintenant pour y découvrir les écossais d'Alestorm, qui ont décidé de nous abreuver sans plus attendre de leur mélange de Folk/Metal. L'ambiance atteint son paroxysme dès le début du set et les flibustiers savent y faire pour faire bouger le public. Un court instant, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un bar de la grandeur d'un stade de football à regarder un groupe qui n'a qu'un seul but : vous distraire à tout prix ! Ce groupe incomparable et unique vaut le détour et mérite l'attention de tous. Belle découverte en ce qui me concerne. Wattie Buchan is not dead...et n'attend pas bien longtemps pour nous le faire savoir. The Exploited emmené par leur charismatique leader déboulent à 100 à l'heure sur la Warzone et nous mettent direct dans le rouge. Aucun répit et les titres s'enchainent tambour battant. Le public venu en masse n'en demandait pas autant en ce dimanche soir et ne se fait pas prier dès que le hurleur écossais leur demande d'envahir la scène. Embouteillage assuré et le set se terminera dans un joyeux bordel au son de Sex & Violence. Fun, provocant et furieusement rock & roll. Putain, ça fait du bien ! Changement de registre ensuite avec In Flames qui va nous enflammer à leur tour en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. L'œuvre des suédois se veut épurée, mélodique et dotée d'un groove non feint. Le quintet explore les frontières du Metal tout en ne s'interdisant pas de lorgner vers des territoires typiquement rock pour exprimer les recoins les plus sombres de sa musique. Redoutablement efficace et encore un groupe que je découvre en live. L'histoire d'amour entre le Hellfest et Phil Anselmo est connu de tous, normal donc de le retrouver encore une fois à Clisson. Après quatre ans de silence, Superjoint Ritual refait surface et autant vous le dire, ils ne sont pas là pour coller des gommettes. Le groupe s'évertue à redéfinir les contours du sludge avec des idées novatrices et des prestations plombées. Le couteau entre les dents et fort d'un groove bestial, ils fédèrent aussi bien les amateurs de Hardcore que les fans de son graisseux et affichent fièrement leurs racines. Le chaos produit est d'une précision chirurgicale et emprunt d'une certaine finesse. 100% honnête et protège-dents obligatoire.

Le festival se termine pour moi sur une note bien brutale et mon ressenti à chaud est d'avoir l'impression d'avoir encore vécu en terre clissonnaise une édition de folie. La programmation, le décor, les améliorations qui facilitent le quotidien des festivaliers, le comportement exemplaire de ceux que l'on appelle les métalleux, un feu d'artifice d'anthologie...tout était parfait. By the fans, for the fans ! Rendez-vous le 17/18/19 juin 2016 pour une onzième édition qu'il ne faudra manquer sous aucun prétexte.  

mardi 16 juin 2015

THE LAZYS - Eponyme


Salut à toi, néophyte non spécialiste du rock des antipodes, le label Bad Reputation a une nouvelle fois pensé à toi et te propose de découvrir, après les excellents King Of The North, les jeunots de The Lazys. Originaires de Terrigal en Australie, ces cinq gars versent dans le chaudron rock & roll bouillant et dynamique, celui qui fait pousser les cheveux et taper du pied.
Dire qu'ils vont bouleverser la planète rock serait s'avancer de façon hasardeuse mais ils possèdent une certaine maitrise du genre et nous propulsent dans le conduit auditif une musique énergique, accrocheuse...aux ficelles mille fois entendues. Sauf que les australiens ont su parfaitement se répartir les tâches pour une efficacité optimale.
Quoiqu'il en soit, chaque piste surprend tant elle diffère de la précédente et ils enfilent les riffs et massacrent les fûts en toute décontraction. Leur musique monté sur ressorts ne faiblit jamais et réserve quelques jolies surprises.
Ne surtout pas s'arrêter au single "Shake It Like You Mean It" qui comme un hommage vous fera penser immédiatement à AC/DC car ils parviennent à insuffler d'autres influences ainsi qu'une grande fraicheur dans leurs compositions pour nous servir un savoureux cocktail et quelques baffes sonores dans les grandes largeurs.
Même si techniquement, on ne côtoie pas les sommets du genre, les gars sont loin d'être manchots et nous proposent un album qui s'écoutera et se réécoutera sans aucun risque de lassitude. Plein d'entrain, de crédibilité et de talent, ils parviennent à se mettre les critiques dans la poche et les douze titres qui composent ce disque passent avec brio l'examen qui consiste à ne surtout pas singer leurs aînés.
De la folie, de la spontanéité, des riffs accrocheurs, une envie d'en découdre à tout prix et du rock...toujours et encore, il n'en faut pas plus pour signer là un opus frais comme la bise du Grand Nord et revigorant comme un bon verre de Vodka. Ici rien à jeter et de quoi satisfaire les plus pessimistes d'entre vous.

jeudi 11 juin 2015

BIRTH OF JOY - Live At Ubu


Parmi les groupes qui m'ont le plus impressionné en concert ces dernières années (et ils ne sont pas si nombreux que ça), il y a les Birth Of Joy. Les hollandais m'avaient infligé une véritable correction et le public présent ce soir là avait fini le concert en mode standing ovation, bien conscient d'avoir eu en face d'eux ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle.
Non content de réunir de plus en plus d'adeptes et histoire de convaincre les plus indécis d'entre vous, ils sortent en ce mois de juin leur premier album live enregistré le 29 et 30 janvier dernier à Rennes. Puisant son inspiration dans le rock vintage, le blues rock et le rock & roll, le trio nous ramène au bon vieux temps du rock garage avec des influences stoner et grunge qui viennent enrichir leur son donnant naissance à un style bien reconnaissable.
Le casting : Ce power trio néerlandais possède une composition aussi simple qu'efficace. Un guitariste-chanteur (Kevin Stunnenberg) qui réveille le fantôme de Jim Morisson, un batteur (Bob Hogenelst) manifestement élevé en plein air qui cogne comme un bûcheron et un organiste (Gertjan Gutman) connecté au cosmos qui vous propose une expérience proche de la prise de substances hallucinogènes.  
Le concept : Prenez la fougue du MC5, la puissance de Led Zeppelin, les envolées lyriques des Doors joué avec la flexibilité de Wolfmother et vous aurez un aperçu du rock psychédélique et endiablé de Birth Of Joy.
Le verdict : Sensation de ces dernières années, leur réputation n'est plus à faire. L'un des atouts majeurs de cet enregistrement reste la tonalité des instruments. Ici pas d'effets spéciaux, ni de vocoder. Le trio colle à son identité jusqu'au bout et cette combinaison fâche le diable en personne qui s'invite dans nos esprits. Le panel rock est exploré dans bon nombre de recoins et sans détournement, ils viennent détruire les frontières. Ils parviennent également à faire ressortir nos émotions les plus primaires en conjuguant la rudesse d'un Queens Of The Stone Age aux mélodies hypnotiques des Doors.
Birth Of Joy continue dans ses efforts louables de redonner ses lettres de noblesse au rock sans artifices et sans manigance. C'est avant tout un groupe de scène et ce nouvel album est là pour nous le prouver. Indispensable, incontournable, jubilatoire...ce live volcanique ne laissera personne de marbre. J'espère que votre cage thoracique est bien accrochée, la sortie est imminente !



dimanche 7 juin 2015

58 SHOTS - You Don't Mess With The Lion


Il est d'usage lorsqu'un groupe sort son premier album, d'envisager qu'il va progresser et que ses prochaines sorties n'en seront que meilleures voire supérieures. La qualité des interprètes, si elle est incontournable, n'est pas suffisante pour une réussite certaine et les compositions se doivent d'être bien évidemment à la hauteur.
Tout ce que je peux vous affirmer avant d'en dévoiler un peu plus, c'est que cet opus est particulièrement bien fourni en la matière. Sans vouloir à tout prix les classer dans la catégorie Classic Rock (Même si c'est la définition qui m'est venue à l'esprit à la première écoute), chaque titre renferme individuellement assez d'éléments pour aller voir dans d'autres directions.
Parfaitement à l'aise dans leur époque avec des racines plantées dans les années 70, renforcés par une honnêteté sans faille, la musique de 58 Shots est corrosive et ne fait pas dans l'aseptisé. Quelques clins d'œil aux inspirations du groupe parsèment ce disque et dès les premières cartouches, c'est bien joué, enlevé, léger et inspiré.
A la manière de leurs illustres ainés, ils ont digéré de multiples influences pour créer leur propre identité, tout en donnant toujours l'impression de naviguer en territoire familier. Le tout s'enchaine sans temps mort et les tempos varient sans pour autant provoquer de cassure. Bien équilibré, ils piochent avec équité dans le passé et si le quatuor sait parfaitement nous faire fondre, ils savent aussi devenir brûlant comme le soleil en plein désert en accélérant le tempo vers des rives blues rock, boogie rock ou southern rock.
C'est donc une invitation au voyage au cœur de l'histoire de la musique américaine que nous proposent les belfortains. Magnifiquement anachronique, You Don't Mess With The Lion ravira tous les amateurs de musique rock au sens large du terme et chaque titre s'incrustera un peu plus en vous à chaque passage dans votre lecteur, pour devenir la bande sonore de votre journée. Profitons-en pour rappeler à ceux du fond qui n'écoutent jamais rien que ce quatuor sort ici son premier album (!). La cohérence et l'énergie débordante fait vraiment plaisir à entendre et le sublime jeu des guitares qui dégoulinent de feeling vient lier cette sauce décidément bien onctueuse et paradoxalement pleine de grumeaux. 
Une fois inhalées, les senteurs dégagées seront à l'origine d'un phénomène de dépendance vous obligeant à des écoutes régulières et même si l'influence des plus grands se devinent aisément, rien ne ternit la qualité. On pense tour à tour à Led Zeppelin, The Black Crowes, ZZ Top, Black Sabbath, Lynyrd Skynyrd, The Answer...rien que ça !
Voici donc une excellente découverte qui contentera à coup sur les vieux amateurs de rock de la grande époque, aussi bien que les jeunes adeptes d'un mouvement revival qui trouve ici l'un de ses meilleurs représentants. Dix titres qui laissent présager un bel avenir à ces musiciens, pour peu qu'ils parviennent à intégrer toutes les subtilités du business qu'il est parfois difficile de comprendre.       

THE DARKNESS - Last Of Our Kind


L'envergure prise par le groupe suite à la sortie de leur premier effort Permission To Land (2003) était démesurée, caricaturale, et somme toute prévisible. Derrière les chiffres de vente (quadruple album de platine au Royaume Uni) et les déclarations chocs dans les tabloïds dont les anglais raffolent, cet opus à l'énergie flamboyante et aux guitares grinçantes remettait un peu d'honnêteté dans un univers codifié à outrance.
S'ensuit une longue traversée du désert et comme une belle histoire qui se termine bien, The Darkness renait de ses cendres. Les britanniques semblent avoir enfin retrouvé le chemin de la spontanéité et de l'efficacité et nous offre ici une véritable cure de jouvence. Sans aucun doute supérieur à Hot Cakes (2012) qui les a remis doucement sur les rails, Last Of Our Kind est un condensé de tout ce que le rock oublie souvent d'être.
L'exultation des débuts quelque peu remplacée par l'expérience de la vie laisse place à la maitrise. Et même si quelques chansons font guises de redites, on ne peut pas vraiment dire qu'ils se soient assagis, ni qu'ils se soient laisser aller mais plutôt qu'ils s'affirment sans complexe. Leur hard rock est policé, travaillé mais peuplé de mélodies enlevées, de solos de guitares échevelées et d'un couple rythmique basse / batterie qui s'en donne à cœur joie.
Les performances vocales de Justin Hawkins servent de fil rouge (une vraie marque de fabrique) et l'ombre de Queen plane toujours mais The Darkness est mieux qu'une simple curiosité. Ils enchainent les bonnes performances et leur musique entrainante et communicative fait mouche la plupart du temps. Derrière le glam et le second degré, leur nouvelle galette nous démontre une facette inattendue d'un groupe caméléon qui mérite vraiment que l'on s'y intéresse.
Le chant fantasque aux accents exagérément précieux est d'une redoutable efficacité et ces dix titres très variés qui peuvent parfois se montrer enjôleurs sont jouissifs de par leurs qualités mélodiques ultra évidentes.
Hyper convaincant, produit dans ses moindres recoins, doté de titres inoubliables, Last Of Our Kind est un véritable raz-de-marée de bonne humeur. Croisons les doigts maintenant qu'ils continuent sur cette trajectoire car il serait vraiment dommage de voir un groupe d'une telle qualité s'autodétruire encore une fois.
Ceci dit, ce n'est pas encore gagné car au moment où je travaille sur cette chronique, un changement de line-up vient encore de s'effectuer. Emilie Dolan Davies (batterie) ayant quitté le navire, c'est Rufus "Tiger" Taylor, fils de...Roger Taylor (Queen) qui rejoint les rangs du combo. Tiens donc !
"Personne ne veut vivre sa vie dans les tasses de thé d'un parc d'attractions...les montagnes russes, c'est bien plus intéressant !" (Justin Hawkins).  


Canary Dwarf Records

dimanche 31 mai 2015

DEEP PURPLE - Long Beach 1971


Depuis quelques mois, Deep Purple via sa maison de disque EarMusic dépoussière ses archives et nous propose quelques-uns de ses concerts les plus mythiques. Bien que Made In Japan soit considéré par certains comme l'un des meilleurs albums live de tous les temps, il ne faut surtout pas oublier que les anglais ont été très productifs et nous ressortent quelques pépites issues pour la plupart de leurs premières années. 
Ce Long Beach 1971 enregistré le 30 juillet de la même année alors qu'ils effectuaient la première partie de Rod Stewart and The Faces est de ceux qui font rentrer un groupe dans la légende. Ce concert a bénéficié comme le reste de la série d'un remastering bien mérité et au delà de l'aspect historique, ce qui surprend d'emblée, ce sont les improvisations endiablées et l'énergie déployée.
Sur ce disque : Speed King, Child In Time (issus du 33 tours Rock sorti un an auparavant), Strange Kind Of Woman (uniquement sorti en 45 tours à l'époque) et Mandrake Roots (de l'opus Shades Of Deep Purple). Pas de Smoke In The Water ou de Highway Star allez-vous me dire ? Et non tout simplement parce qu'à ce moment là, ces tubes interplanétaires n'avaient pas été encore composé. Transcendés, ces quatre chansons sont rallongés à grands coups de solos et chaque musicien se donne à fond pour offrir un spectacle de qualité. Si certains live sont déjà connus des amateurs de bootleg et des fans de la formation britannique, inutile de préciser qu'ils y prêteront quand même une oreille attentive.
La plupart des titres ont subi un lifting à partir des enregistrements originaux (sans overdub), ce qui les rend réellement intéressant à (ré)écouter. Puissance, cohésion, inspiration...tout y est ! L'émotion est aussi bien présente en écoutant le regretté Jon Lord et son clavier reconnaissable entre mille. Son jeu et ses compositions ont influencé par la suite toute une génération d'artistes de renom et c'est un témoignage plus qu'intéressant qui nous est proposé d'entendre ici.
The officiel Deep Purple (Overseas) Live Series est composé d'autres concerts inédits ou pas (avec notamment Stockholm 1970 / Copenhagen 1972 / Live In Paris 1975 / Graz 1975...) qui trouveront facilement leur place dans votre collection.
Les dinosaures du rock n'ont pas encore dit leur dernier mot et c'est tant mieux pour nous. Et dire que les premiers Black Sabbath vont être réédités dans les semaines qui viennent...j'en salive d'avance !

Line-up : Ritchie Blackmore / Ian Gillan / Roger Glover / Jon Lord / Ian Paice.


lundi 25 mai 2015

ELECTRIC MIND MACHINE - Eponyme


La musique possède-t-elle des vertus médicinales et thérapeutiques ? Si les docteurs et autres spécialistes jetaient une oreille sur ce premier album d'Electric Mind Machine, ils seraient tentés de répondre oui !
De la musique qui résonne dans nos têtes lors d'évasions motorisées sur la côte Ouest de Los Angeles, quand il n'y a pas de son, ni rien d'autre pour polluer notre esprit. Dit comme ça, on imagine une plongée dans un vide intersidéral mais ce serait porter une faible considération aux forces harmonieuses de notre cerveau, qui opèrent d'eux-mêmes un tri sélectif pour ne garder en mémoire que le meilleur.
Ce duo composé de la chanteuse Sara Loera et du guitariste Kenneth Wessel nous propose un cours intensif de rattrapage et se réapproprie un héritage sixties dont leurs propres parents n'ont sans doute jamais mesuré l'impact originel.
Fabuleux agencement fait d'orgue vintage, d'une rythmique en béton et d'une guitare passant d'un registre rock garage à un psychédélisme corrosif, les deux acolytes nous font remonter le temps tout en interceptant une foule d'éléments au passage et leur principale force est d'associer autant de clichés sans étioler leur identité.
Les références ouvertement affichées par Electric Mind Machine sont difficilement contestables, fidèles à l'esprit libre et aventureux de leurs ainés. Les américains se sont donc lancés dans une série de morceaux où s'entrecroisent trip rétro, influences diverses et le groupe se montre très à l'aise pour caser des refrains mélodiques et accrocheurs, chose que certaines formations oublient souvent de faire, privilégiant la rock & roll attitude.
La guitare fuzz est bien entendu de rigueur pour retranscrire aussi fidèlement que possible l'ambiance de l'époque et ils semblent avoir trouver la bonne recette qu'ils pourront nous resservir sans problème. Toutes les pistes juxtaposées les unes derrière les autres paraissent ne faire qu'une et la morosité ambiante a vraiment du souci à se faire.
La virtuosité dont font preuve ces californiens est à la fois impressionnante et envahissante. Entrainés par un enthousiasme démonstratif et collectif, ils divaguent entre chant sexy, pointe psychédélique et l'orgue Farfisa fusionne totalement avec le reste donnant une dimension toute particulière à l'ensemble.
Sans avertissement, Electric Mind Machine nous happe dès leur première sortie et il me parait vraiment impossible d'y résister. Un opus qui possède une force d'attraction, comme une série policière kitsch dont l'intrigue nous fascine et que l'on ne peut s'empêcher de regarder.


mercredi 20 mai 2015

THE LILIX & DIDI ROCK BAND - Autre Chose A Faire Le Soir


Ce n'est pas parce qu'on a que 12 ans qu'on n'a pas le droit de faire du Rock 'n' Roll ! Ok voyons de plus près ce que ces jeunes musiciennes ont à nous proposer !
La première chose que je remarque, c'est que la pochette est signé Franck Margerin. Premier bon point. La deuxième chose, c'est qu'ils ont pour les accompagner Lionel Ris, guitariste émérite d'Alexx & Mooonshiners. Deuxième bon point. Pour terminer, c'est qu'ils reprennent volontiers Bo Diddley et jouent en live Pink Floyd (Confortably Numb) ou bien Status Quo (Caroline). Troisième bon point.
Des jeunes rockeuses qui ont du goût et qui sont passé à travers toute la daube (et je pèse mes mots) que l'on entend régulièrement à la radio. 12 ans pour faire du rock, n'est ce pas un peu jeune ? Sûrement pas vont vous répondre Lilix (Basse, batterie, chœurs) et Didi (Chant, batterie, basse). 
Leur passion parait en tout cas intacte, leur démarche sincère et les filles (très bien entouré il faut bien le dire) s'en sortent plutôt pas mal. Malgré que l'ensemble sonne tout de même très scolaire (ce premier album est issu d'un projet pédagogique), il se laisse écouter volontiers et nous redonne de l'espoir en la jeunesse, qui ne se laisse pas forcément dicter ses goûts et ses choix.
Autre chose à faire le soir...ok mais faire de la musique rock plutôt que de regarder ces émissions de téléréalité qui abrutissent et lobotomisent, moi je dis un grand OUI. Et si c'est pour nous pondre un album de ce genre ensuite, on ne peut qu'encourager ces jeunes filles à persévérer et à s'améliorer (surtout au niveau du chant).
C'est frais et pour rester cohérent jusqu'à la fin, ils invitent Didier Wampas (pas connu non plus pour ses performances vocales) sur le titre J'ai avalé une mouche issu de son propre répertoire. Et dire qu'elles auraient pu tomber sous le charme de One Direction, Taylor Swift, Soprano, Rihanna...ça fait peur non ?   


dimanche 17 mai 2015

X SYNDICATE - Dead Or Alive


Les femmes ont prouvé avec talent qu'elles pouvaient parfaitement se passer de la gente masculine pour faire parler la poudre (on pense notamment à Girlschool, Vixen, L7, Crucified Barbara...) et le sexe fort porte aujourd'hui des pantalons moulants et une crinière blonde/brune abondante.
En matière de rock et de lutte des sexes, on peut donc désormais compter sur quelques formations entièrement féminine digne de ce nom et qui ont une place à se faire en dehors des formations dites symphoniques.
De retour après 14 ans d'absence (!) X Syndicate nous propose avec ce Dead Or Alive un équilibre parfait entre puissance et mélodie et une musique authentique sans concession. Bénéficiant d'un son résolument heavy, tout en préservant une sensibilité toute féminine, ces 12 titres présentent une respectabilité certaine et une globalité sonore qui vaut que l'on s'y attarde.
De prime abord, cette galette parait assez conventionnel au regard du nombre de titres et de leur durée mais ce serait mal connaitre ces demoiselles qui d'une intégrité à toute épreuve vont nous en faire baver.
Pas originale pour un sou mais foutrement directe, on se laisse embarquer par leur musique de pittbull (mélange de hard-punk-hardcore) et on se laisse également volontiers fracasser par ce déluge de décibels.
Propulsé par un son de batterie bien en place (Alex ? Merde un homme !) et étoffé par un chant rugueux et révolté, le tout s'écoute avec plaisir en raison du tempo enlevé et des rythmiques entrainantes. Les riffs des guitares sont millimétrés et apportent la hargne et la rage nécessaire pour que l'on s'en prenne plein les gencives.
C'est vivifiant, bien produit, les refrains à chanter sous la douche sont nombreux et la production massive vient parachever l'ensemble, faisant de cette nouvelle production un bloc dont aucun morceau ne se dégage vraiment, renforçant ainsi l'impression d'un uppercut bien placé.
Dynamique, Dead Or Alive est un album à prendre très au sérieux et les quelques pistes un peu plus anecdotiques qui le parsèment, n'empêchera pas cet opus de s'imposer. Avec leurs chansons qui réussissent à séduire un peu plus après chaque écoute, X Syndicate peut envisager une suite avec optimisme.    

jeudi 14 mai 2015

[Preview] ARCANIA + ONE WAY MIRROR + WAR MACHINE - Salle Quart' Ney, Angers (49) le 22 mai 2015.


Organisé conjointement par les associations Holster Rock et UL3SONS, cette soirée placée sous le signe du riff et de la distorsion est à noter absolument sur votre agenda et ceci pour plusieurs raisons :

Après avoir croisé la route de Testament, Kreator, Epica, Obituary, Gojira...et avant de partir assurer les premières parties des américains d'Exodus, le groupe ARCANIA semble fin prêt à nous démontrer que leur réputation n'est pas usurpée et ils seront là pour nous déchausser les dents sans anesthésie locale. Leur force de frappe est similaire à la baffe que tu prends en pleine poire par ta femme lorsque tu louches d'un peu trop près ta voisine de palier. Tu vois l'impact ou pas ? Vulgar Display Of Power !


 
ONE WAY MIRROR que l'on a pas vu sur scène depuis plusieurs mois maintenant viendra défendre son nouvel album Capture sorti en début d'année. Quand on connait le talent individuel de ces cinq musiciens, il ne fait aucun doute qu'ils n'auront aucun mal à nous convaincre et qu'ils ne se déplaceront pas pour coller des gommettes. Il me parait aussi salutaire de vous prévenir que les gars boivent autant qu'une centaine de bavarois à la fête de la bière. Attention donc de ne pas les croiser au bar !


 
Les influences de WAR MACHINE vont de Motörhead à Black Label Society en passant par Down ou Pantera. Ces adeptes du DIY (Do It Yourself) ont bien l'intention de vous botter le cul et vous invitent de bon cœur à une soirée parpaing. Précision importante, il se peut que cela soit une des dernières apparitions de Tom au chant qui s'envolera d'ici peu vers l'Australie, le pays qui a vu naitre Crocodile Dundee (C'est pas rien quand même). Voilà qui promet une soirée bien agitée. Ami(e)s du gras, de la côtelette grillée et la Duff Beer, soyez les bienvenus !


 
Infos et réservations : https://www.facebook.com/events/1421345911502846/

 

[Interview] ONE WAY MIRROR - Mai 2015


Entretien avec Franck Potvin, guitariste de One Way Mirror qui nous en dit un peu plus sur ce nouvel album Capture et sur certaines difficultés qu'un musicien peut rencontrer de nos jours.
 
Daily Rock France : Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de revenir nous rendre visite ? (Leur précédent album "Destructive By Nature" date de 2012).
 
One Way Mirror : Faire un album prend toujours un peu de temps. Tu as la phase de composition, d'enregistrement et il faut ensuite trouver la bonne façon de le sortir. En plus de cela, nous avons tous nos autres projets. Mnemic a sorti un album peu de temps après Destructive By Nature et ils ont pas mal tourné ensuite. Même chose pour T.A.N.K, General Lee et Phaze I. On a donc été pas mal occupé.
 
Daily Rock France : Peux-tu nous expliquer le choix de ce titre d'album et nous dire quelques mots sur l'artwork que je trouve personnellement bien senti ?
 
One Way Mirror : Comme souvent, nous avons mis du temps à trouver un nom pour cet album. Capture représente bien ce que l'on cherchait et c'est aussi une belle image à nos yeux. On essaye quelque part de capturer l'attention des gens et concernant l'artwork, c'est à nouveau Alain Tréhard un plasticien de la Rochelle qui s'en est occupé. On travaille avec lui depuis le début de One Way Mirror.   
 
Daily Rock France : La signature avec le label Pavement Records (U.S.A) a t-elle été un travail de longue haleine ?
 
One Way Mirror : Malheureusement, cela devient de plus en plus dur de trouver un label. Il y a beaucoup de groupes, beaucoup de labels et il faut donc faire le tri. On connaissait Pavement Records pour leur boulot, on les a contacté puis rencontré et ensuite tout s'est accéléré. Ils nous soutiennent très bien et font un super taf en promo. On a la chance d'avoir une bonne exposition et une distribution internationale.  
 
Daily Rock France : Avec "Capture" votre nouvel album, vous visez donc une fois de plus le marché international, avez-vous eu des retours concrets ?
 
One Way Mirror : Pour l'instant, on a surtout des retours des médias. Il y a un gros travail de fait aux U.S.A étant donné que le label est sur place. Et il y a aussi de bonnes choses en Europe, on a des chroniques de partout et on répond à de nombreuses interviews dans de nombreux pays. En général, c'est assez positif.
 
Daily Rock France : Vous allez défendre cet album à l'étranger ?
 
One Way Mirror : On travaille dur tous les jours pour promouvoir Capture et bien évidemment, on va tout faire pour tourner un maximum partout où cela est possible. Mais c'est toujours compliqué.
 
Daily Rock France : Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques jours de votre premier concert après la sortie de votre nouvel opus ? Et à quoi peut-on s'attendre lorsque l'on va vous voir sur scène ?
 
One Way Mirror : On est toujours dans le même état d'esprit. On se fend la gueule entre nous et on fait une musique que l'on aime jouer. On est en tout cas super excité de jouer des titres de Capture sur scène. A quoi s'attendre ? C'est compliqué à dire, cela dépend de la teuf que l'on aura fait la veille (rires). Mais normalement, nous serons en forme pour nous éclater avec les potes.   
 
Daily Rock France : Vous partagez le plateau ce soir-là avec Arcania (Progressive Thrash Metal) et War Machine (Metal 'N' Roll), un mot sur ces deux formations ? (plus de renseignements ici : https://www.facebook.com/events/1421345911502846/).
 
One Way Mirror : J'ai vu War Machine plusieurs fois sur scène...au festival Tempo Rives, au Chabada bien sur et aussi au Face To Face et c'est bien cool ce qu'ils font. Il me semble que le chanteur est aussi tatoueur et qu'il est très doué pour dessiner des canards sur le ventre (rires). C'est un bon groupe qu'il faut soutenir. Arcania ? Des fans de Volvo, de hockey sur glace, de Metallica et leur nouveau guitariste met des bandeaux dans les cheveux, ce qui lui donne un air de rocker de diamant (rires). C'est aussi un super groupe qui monte bien en ce moment. Je ne peux pas dire qu'ils soient très raisonnables mais ils font de la bonne musique (rires).
 
Daily Rock France : Des groupes dont vous aimeriez faire la première partie ?
 
One Way Mirror : Metallica, AC/DC, Ozzy Osbourne...comme beaucoup de groupes en fait (rires).
 
Daily Rock France : Pour finir, quels albums t'ont marqués récemment ?
 
One Way Mirror : Le nouveau Faith No More
 
 
Remerciements à Franck Potvin, Guillaume Bideau, David Potvin, Clément Rouxel, John Perdi (One Way Mirror), Pavement Records ainsi qu'à Daily Rock France. 

samedi 9 mai 2015

KING OF THE NORTH - Sound The Underground


Pour mettre en musique cette armada de titres aussi bons les uns que les autres et avec un line up minimaliste, il nous fallait deux musiciens en forme olympique. Et c'est le cas ici !
Le premier effort longue durée de ce duo (enfin à ma connaissance) possède des arguments solides avec pour prétention de faire souffler une tempête de sable dévastatrice de guitares saturées, de batterie frénétique et de vocaux pêchus.
Pas amateur de la prise de risque, Andrew Higgs au chant n'en reste pas moins extrêmement convaincant. Et si l'on tient compte également de son sens aiguisé du refrain, on réalise que son puissant organe vocal suffit à rehausser des productions que l'on pourrait trouver moyenne pour n'importe quel autre artiste. Cela doit être ce que l'on appelle le charisme...ou bien le talent. Et que dire de son jeu de guitare si ce n'est que c'est la raclée assurée.
Bien compliqué également de résister aux nombreuses attaques frontales de Danny Leo à la batterie qui nous prend à la gorge dès les premières secondes et qui me fera penser à plusieurs reprises à la frappe sèche et brut de décoffrage de Venom ancien membre d'Electric Mary. La paire australienne est en pilotage automatique mais heureusement pour nous ne conduit pas une vieille bagnole proche de la casse mais une Ford Mustang rutilante et du genre à attirer tous les regards.
Dans cette orgie rock-blues-stoner, rien au final n'est à jeter. Sound The Underground remplit ainsi son objectif premier : insuffler comme un vent de fraicheur sur l'indie rock australien.
King Of The North pourtant ne révolutionne rien, mais ils affinent leur propos et en tire la quintessence porté par le jeu aguerri de ses musiciens. Un must have de ce premier semestre à coup sur, et un disque consistant à la hauteur des meilleures sorties du genre.
Peut-être pas l'album de l'année certes mais une valeur sûre à n'en point douter, que l'on peut écouter en boucle sans avoir la nausée. Voilà qui est suffisamment rare pour être souligné ! Du rock de qualité encore épargné par la loi du business et de la froideur d'une promotion envahissante. 
Les aussies pas glamour pour un sou conserve tout du long et avec panache une ligne directrice qui leur évite la déroute et le tout dans une désinvolture qui fait plaisir à voir et à entendre. On espère maintenant une petite excursion par chez nous dans les plus bref délais.


vendredi 8 mai 2015

SONS OF DEATH VALLEY - Eponyme (Daily Rock Suisse)


Sur le papier, tout était réuni pour passer un agréable moment. Un nom de groupe qui claque, une belle pochette rappelant les belles heures du stoner rock et un concept album relatant les nombreux actes de bravoure de Joaquin Murietta, dangereux hors la loi pour certains et patriote mexicain pour d'autres qui luttait contre la domination économique et culturelle des anglo-américains en Californie. Lourd et remuant, propulsé par des guitares riches en calories, la musique que nous propose ces danois est empreinte de sonorités stoner donc et c'est à une véritable leçon à laquelle ces musiciens nous convie. D'un point de vue purement musical, c'est presque un sans faute. En ce qui concerne le reste...c'est la douche froide ! Le chant hardcore et déchiré de Dan, orné de longs cris n'est pas toujours bien maitrisé et possède à la longue un côté irritant qui vient te gratter l'oreille jusqu'au sang. Un détail qui ne colle pas et qui empêche une adhésion totale à leur musique. Vraiment dommage car avec un hurleur correct, ils avaient tout pour plaire. A se demander ce qui a pu lui arriver durant son enfance pour gémir de cette façon. Une première copie à revoir illico sous peine de passer inaperçu et un changement de line up à l'avenir qui pourrait leur être salvateur. Ceci est un avis personnel mais je doute fort qu'ils aient du succès en dehors de leur pays natal et je les invite à nous rendre visite un peu plus tard. Ceci dit, on est pas pressé non plus.

Arno Jaffré

2/4

www.sonsofdeathvalley.com

mercredi 6 mai 2015

[Interview] THE SPEWMEN - Mai 2015


Alors en pleine répétition, les cinq membres de The Spewmen ont pris le temps de répondre à mes questions...non sans humour et avec un léger décalage qui leur est propre :
 
Daily Rock France : The Spewmen existe depuis de nombreuses années maintenant, pouvez-vous nous faire en quelques mots l'historique du groupe ?
 
The Spewmen : 1984 sur le lit des Phantoms et des Néfastes nait cette formation des Spewmen. Les rencontres et l'envie de jouer font grossir la formation, qui à cette époque pré-minitel se fait essentiellement connaitre par ses live, aux côtés de groupes tels que Business, les Thugs, les Béruriers Noirs...Après une séparation au début des années 90, les démangeaisons reviennent et d'essais en tentatives, les années 2000 voient le retour d'un membre fondateur autour duquel se solidifie le line-up actuel, en place depuis 2009.    

Daily Rock France : Question qui relève de l'anecdote mais d'où vient le nom de votre groupe ? (spew = vomir)
 
The Spewmen : Au delà de nos appétits pour la bouteille, c'est surtout la notion de produire une forme de composition brute et immédiate qui transparait dans ce nom. Et cela se retrouve notamment dans le live, puisque c'est avant tout cette énergie et cet impact qui nous motive. Ce défouloir, c'est notre sport.  
 
Daily Rock France : Niveau influences, j'imagine que certains groupes tiennent un rôle important; y en a t'il qui ont fait que vous existiez aujourd'hui ?
 
The Spewmen : The Clash est la pierre angulaire pour Zeï (batterie, membre fondateur et carte vermeil), cela vient de sa période londonienne en 1977. Aujourd'hui, on a réussi à mélanger des influences respectives bien plus larges, zonant du grunge au punk hardcore, et tu sauces le tout avec de la power pop. Il y a aussi des écoutes alternatives françaises, même si les textes que nous écrivons sont exclusivement anglophones. Nous considérons la voix comme un instrument et l'énergie est basé sur l'intention. On flirte avec le couillu tout en restant gentil...On fait du rock avec du poil autour (rires). 

Daily Rock France : Après un split l'année dernière en compagnie des Wallbangers, vous sortez prochainement un nouvel album. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contenu ?
 
The Spewmen : Six morceaux ont été enregistrés au Zinor (salle de concert situé à Montaigu) en deux jours, puis mixés en plusieurs mois, et sortiront effectivement très bientôt. On a envie de faire un objet sympa car l'exercice studio est par essence fondamentalement différent de la scène, et comme on du mal à retranscrire ce que l'on donne en live, ça reste compliqué pour nous. Et il y aura un encart pour les dédicaces dans la version deluxe collector.  
 
Daily Rock France :  Votre opus précédent est sorti chez Closer Records (The Thugs, The Ramones...), comment fait-on pour signer un deal avec eux ?
 
The Spewmen : C'est une histoire de réseaux et de rencontres, avec de la bière au milieu (rires). On a cette culture là. C'est quand même LE gros label indé des années 80-90 en France. Et les Ramones ayant définitivement splitté la semaine dernière, une place de parking s'est libéré. Comme il y avait de la lumière, on est entré, on a sympathisé, on s'est plu...C'est avant tout une histoire d'amour, d'hommes avec d'autres hommes (rires).    

Daily Rock France : Quels sujets abordez-vous au sein de The Spewmen ?
 
The Spewmen : Depuis un an, la sortie du squeud. Sinon trouver des dates, de nouveaux riffs, des trucs basiques dans la vie d'un groupe. Le côté sympa c'est que ne faisant pas ça pour l'argent, on peut le faire de façon légère. Donc ça parle aussi bien concerts d'autres groupes, que de cul, de copines, d'enfants (aucun ordre de préférence), organisation de bouffe, morceaux à virer du set, digestion(s) difficile(s), son, pose de poêles, la vie, la vraie (dédicace Auchan). Car on se sent tous unis contre la vie chère, investis d'une mission comme des mousquetaires de la distribution. 

Daily Rock France : En live, vous dégagez une sacrée énergie, c'est quoi votre secret ? Vous vous contentez de cinq fruits et légumes par jour ou une nouvelle drogue circule dans votre ville ?
 
The Spewmen : En gros, on reste enfantin et on reste en manque perpétuel pour garder l'envie. On ne pourrait pas faire plusieurs dates par mois de toute façon, ni rejouer la même sauce chaque soir. C'est pas pour nous ce rythme (La fausse excuse pour renier le succès). De toute façon nos femmes ne nous laisseraient pas sortir si souvent (sauf Vincent, on te filera son 06 si tu es bonne). Et à côté de ça, on a une vie professionnelle, une vie perso et pas trop le temps de faire du sport donc c'est vraiment un exutoire, la session défouloir de la semaine, la zumba black méthane qui te fait perdre tes litres de bière ingurgités le week-end précédent. Du coup, on ne le fait pas à moitié le live !   

Daily Rock France : En parallèle à la prochaine sortie de votre album, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
 
The Spewmen : Alors il y a les 40 ans de Loïc fin juin (c'est complet), les 40 ans de Damien début juillet (c'est complet), la pause estivale, et surtout retrouver des dates pour la rentrée. S'exporter un peu dans d'autres recoins bien rock un peu plus éloignés de nos scènes régionales. Puis on repart sur de nouvelles compos pour continuer à se faire plaisir et voilà, c'est super con en fait un groupe.

Daily Rock France : En plus d'être musiciens, je pense également que vous fréquentez les salles de concerts ou les festivals. Quels sont les évènements à ne pas louper selon vous ?

The Spewmen : Les 40 ans de Loïc (c'est complet), les 40 ans de Damien (c'est complet), le Hellfest (c'est complet), tiens donc...En fait, nous avons toujours eu un pied de l'autre côté du décor, dans l'associatif, organisation de concerts, de festivals, bénévoles sur de plus grosses machines, donc on participe très régulièrement à pas mal de ce qu'il y a autour de Montaigu, de Clisson ou Nantes. Le Zinor fédère pas mal de choses, d'une autre façon le Hellfest aussi. Tiens donc...(rires).     

Daily Rock France : Le rêve ultime pour The Spewmen, ce serait de jouer en ouverture pour The Exploited, de croiser les guitares avec The Lords Of Altamont ou de partir en tournée avec Lara fabian ?
 
The Spewmen : Si c'est elle qui conduit, ça nous arrange pas mal (rires). On lui fera gracieusement le plein dès que ça broutera un peu. Après, on se marre aussi bien à ouvrir pour IAM qu'à côtoyer des groupes de Las Vegas comme Prima Donna. Mais c'est vrai que d'avoir l'adoubement d'une légende, même juste un clin d'œil complice en coin de scène, ça ferait bien plaisir...(mode subliminale ON - programmateurs, programmez-nous - mode propagande OFF).  

Daily Rock France : Vous l'avez bien mérité alors je vous laisse le(s) mot(s) de la fin !

The Spewmen :

- Zeï : Satanlhabite

- Loïc : Prout !

- Damien : Quisékapété ?

- Marc : Doigt

- Vincent : Vandalisez-moi !


Remerciements à Loïc, Damien, Marc, Zeï et Vincent (The Spewmen), au Barfly (Marie et Murat) pour la découverte et à Daily Rock.